NOM ARME • Un simple katana capable de conduire l'aura. Elle ne lui a pas donné de nom.
Soul Drain • Recycle une partie de l'aura perdue par l'adversaire lorsque Safre-Anne lui inflige des dégâts à mains nues ou avec une arme de mêlée capable de recevoir son aura, pour l'ajouter à la sienne. Ce n'est pas passif, elle doit le vouloir consciemment et ça n'augmente pas la quantité d'aura que perd l'adversaire ni n'augmente sa propre puissance. Ça augmente juste sa réserve, lui permettant de combattre plus longtemps. Ses yeux se mettent à luire en bleu quand elle active sa capacité.

La vie de Safre-Anne ne fut ni banale, ni vraiment extraordinaire. Tout simplement car même si son passé n'entre pas dans la normalité, il y a bien d'autres personnes ayant un vécut relativement similaire.
Née dans un petit village subsistant de sa propre agriculture, elle n'eut pas de nom avant ses un ans. Sa mère désirait lui en donner un qui soit en adéquation avec son caractère, ses goûts. Et la tâche fut plus ardue que prévue, ne parvenant pas à trouver un mot capable d'incarner un prénom satisfaisant. De manière inattendue, son père trouva la solution. Un prénom composé. Simple, mais pourtant… Le couple passa de longues heures à discuter particules et prononciations. Au final Safre-Anne ressorti. Safre pour la couleur bleue des saphirs, rajoutant Anne pour donner le jaune du safran (qui se prononce comme Safre-Anne ou approchant dans plusieurs langages). Fort heureusement, la petite fille n'eut pas de mal à s'y habituer. Car elle ne disposa pas de beaucoup de temps pour ce faire. Comme pour nombre de villages isolés, celui-ci allait bientôt disparaitre sous les griffes et crocs des Grimms.

Trois ans. La fillette ne s'imaginait pas se retrouver seule dans la rue à cet âge. Peut-être à cette époque avait-elle eu des frères et sœurs, peut-être même encore vivants, mais elle ne s'en souviendrait pas. Après avoir réussi à fuir leur terre natale, elle vint s'installer à Vale avec ses parents. Sans argent, seule la misère les attendait. Se débrouillant de petites tâches mal payées, cette nouvelle vie imprima un poids sur la famille, changeant les personnes lentement mais inexorablement. Jusqu'à ce que à peine deux ans leur arrivée, le couple se décida à abandonner leur enfant. Ils n'avaient pas les moyens, ils s'en sortiraient mieux ainsi. Ils la laissèrent dans une ruelle, juste comme ça, où elle pleura toutes les larmes de son petit corps dans une vaine tentative de les faire revenir. Ou plutôt jusqu'à ce que l'homme habitant juste à côté n'en ai marre. Sans dire un mot, il la ramassa et l'emmena chez lui. Il lui donna à manger, l'habilla, lui offrit un foyer. Puis dès qu'elle eut atteint l'âge de cinq ans, la fit travailler. Ce n'était pas un homme bon, et Safre-Anne n'était pas la seule gamine qu'il abritait. Vol à l'étalage, détroussage de poches et autres activités malhonnêtes de bas étage représentait le quotidien d'une demi-douzaine d'enfants, abandonnés ou orphelins. La police les attrapait souvent, mais ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Celui qui les commandait restait assez discret pour leur échapper, et les petits ne parlaient pas. Car même dans ces conditions, c'était là leur seul foyer. Traumatisés par leur passé, ils ne voulaient surtout pas se retrouver à nouveau seuls, même si cela impliquait de devenir des criminels ou de se faire battre pour un rien.

L'homme, encore jeune, avait cependant d'autres projets. Il se maria avec la fille d'un riche industriel qu'il avait réussi à charmer, obtenant par la même occasion un bon poste dans l'entreprise. Il laissa toute son ancienne vie en plan sans même un regard. Ceux qu'il laissa derrière lui n'eurent même pas la force de pleurer, restant simplement sous le choc, catatoniques. La faim poussa les plus forts mentalement à bouger et à se lever pour, une fois de plus, s'en sortir d'une façon ou d'une autre. Deux se laissèrent mourir, refusant d'ingurgiter quoi que ce soit ou même d'ouvrir la bouche. Les autres s'organisèrent vaguement et reprirent les menus larcins, pour leur propre compte cette fois.

A nouveau le temps passa tant bien que mal. Un autre était mort dans un accident de la route. Il s'était jeté devant un véhicule dans sa fuite suivant le vol d'un sac à main. Un autre enfant fut comme par miracle adopté par une famille qui se prit d'affection pour lui après l'avoir rencontré plusieurs fois dans la rue. Il ne restait plus que Safre-Anne et une amie. Décidant qu'il n'était plus possible de continuer à vivre ainsi, elles se mirent à économiser autant que possible et, dès qu'elles le purent se rendirent à l'école de combat de Pharos. Expliquant leur situation, elles furent acceptées en logement au dortoir. Tous leurs frais seraient payés en échange d'un nombre d'heures raisonnable de travail -honnête cette fois-ci- au sein de l'établissement consistant principalement en des corvées ménagères, ainsi qu'une obligation de résultats. Leur objectif était de toujours rester dans la moitié haute des notes de leur classe. La chance semblait enfin leur sourire.

Tout se passa bien pendant leurs années de formation et, fraichement diplômées, elles entrèrent à Beacon. Mais le traitement ne fut pas tout à fait le même. Cette fois elles devraient travailler en dehors pour payer les factures qui étaient plus élevées que dans leur ancienne école. Alors elles recommencèrent. Elles se livraient à toutes sortes d'activités illégales, éclipsant allègrement les méfaits de leur prime jeunesse. C'est à la fin de la deuxième année que Safre-Anne se fit prendre. Renvoyée, son amie d'enfance nia tout lien avec ces affaires et se détourna d'elle pour ne pas perdre sa place à l'académie. Elle ne lui en voulait pas pour ça, car ça aurait certainement finit de la même manière si les rôles avaient été inversés. Il ne lui resta plus qu'à plonger corps et âme dans la criminalité, se faire un petit nom dans le milieu. Au moins elle n'aurait pas fait cela en vain. Désormais elle savait utiliser son aura et avait même débloqué sa semblance lors de sa dernière année à Pharos. Plus rien à perdre, rien à attendre, tout à prendre.

C'était il y a quatre ans. Depuis elle est restée solitaire, sorte de mercenaire du grand banditisme effectuant des missions pour les plus influents et les plus riches. Elle continua de développer ses compétences martiales par elle-même, participant très fréquemment à des combats illégaux, parfois truqués. Des compétitions underground ressemblant un peu à mini festival qui se tiendrait dans des hangars avec une zone de combat délimitée par quelques planches. Elle arriva ainsi à maintenir un train de vie correct en louant une chambre chez quelqu'un de pas trop regardant, mais sans pouvoir faire de folies non plus.
Que va-t-elle faire demain? Personne ne le sait, pas même la principale intéressée.