Lorsque l'on raconte une histoire, la plupart du temps, elle est dotée d'une sublime phrase telle que « ils vécurent heureux et eurent pleins d'enfants », mais malheureusement dans la vraie vie, les choses n'ont pas pour habitude de toujours bien se terminer.

Et si nous commencions comme toutes bonnes histoire par « Il était une fois » une jeune orpheline, si faible, si frêle, cassable comme une brindille, ce monde lui, bien trop compliqué pour elle, était bien trop dur envers elle, ou peut-être que de la tuer à petit feu était une faveur que des forces supérieurs lui offrait ?

Vers qui pouvait-elle se tourner, elle n'était qu'une bête de foire aux yeux des plus aisés, aujourd'hui, elle n'est qu'un pion sur un grand échiquier, à croire que sa vie est toujours aussi pitoyable et incontrôlée. Pourtant, être utilisé lui donnait une meilleure raison d'exister, et une certaine satisfaction qu'elle ne pouvait pas expliquer.

Lorsque la solitude, seule amie et partenaire de sa longue escapade dans cette vie, s'était présentée à sa porte, elle a préféré mettre le monde à feu et sang que de passer une autre seconde avec cette émotion qu'elle détestait plus que tout. Un pacte en échange de son âme et de sa loyauté contre une main qui la récompense par une caresse, son manque d'affection était une plaie qu'elle devait combler avant de trouver une raison d'être.

Elle était devenue ce que certains n'osaient citer, ces douces caresses, lentement, la transformait en une créature répugnante et monstrueuse, mais c'était pour qu'elle puisse se défendre contre ce monde qui lui en voulait plus que tout, comment pouvait-elle refuser une telle gentillesse de la part de sa nouvelle maîtresse ? Elle était si attentionnée à son égard, les quelques vies enlevées et les gouttes de sang sur son chemisier n'étaient que de simple friandise pour plus de récompenses.

« Tu es un instrument de guerre », c'était une phrase qui revenait bien souvent lors de leur échange de paroles à sens unique, elle adorait ce titre, prise d'un amour maternelle pour celle qui lui avait retiré toute liberté, elle ne faisait que hocher la tête, sa longue chevelure devenue le mélange d'une monstruosité sans nom, l'hybride de ce qui avant était humain avec une créature de l'ombre, son atout de « pseudo-grimm » la rendait utile, si elle devait en mourir ou en souffrir, ce serait pour le bonheur de sa maîtresse, et pour l'accomplissement de ses sombres desseins.

A présent, elle arpente les endroits dits « sûr » par pur plaisir, attendant le moindre signal pour mettre à sang ces havres de paix, qui se douterait que sous ce joli minois se cache quelque chose d'aussi dangereux ?

Quel est le scénario, Cher Lecteur, que tu prévois pour cette jeune femme qui est perdue dans ce monde avec pour seule lumière une chandelle sombre et lugubre qui ne peut que la porter vers la souffrance éternelle ? Sera-t-elle utilisée comme un vulgaire pion avant de tomber et sombrer ou réussira-t-elle à arracher sa liberté tant méritée ?