Atlas Solaire et Seconde Chance
Atlas Solaire : Une toute petite targe ronde représentant une carte du monde lui est fixée à l'avant-bras gauche, à l'aide d'une attache et d'une chaîne. Elle peut prendre du volume en se dépliant, ainsi elle ne sera plus circulaire mais aura la forme d'un soleil. Dépliée, en périphérie il y a des lames, au centre il y a un verre capable d'émettre une lumière éblouissante. Elle peut se déplier entièrement (avec des lames sur toute la périphérie) ou partiellement (une seule lame, deux lames, trois lames, etc..). Enfin, la chaîne liée à la targe permet de s'en servir à distance comme d'une étoile du matin
Seconde chance : Un collier cylindrique, se changeant en bâton long. Il peut s'emboîter avec l'Atlas afin de former l'équivalent d'une hache de guerre. Sinon, Cardamome peut se servir du bâton tel quel pour se défendre lorsqu'il n'a pas son arme.

Mélancolie Champ d'action de 5m², non ciblé si actif. Donne la sensation que l'air devient froid et sec, les extrémités s'engourdissent et le maniement des armes devient plus difficile. Semblance très lente, il est nécessaire de faire durer le combat. Si elle est utilisée sur une longue durée, l'engourdissement s'accompagne de légers tremblements.

Elevé au sein d'une famille ayant fait fortune dans la sidérurgie, Cardamome est le plus jeune des trois enfants. Le premier est un garçon exagérément ambitieux et froid – accessoirement le favori de la famille -  Cunégond, un égocentrique excécrable prêt à tout pour satisfaire ses fins, el fin justifica los medios si l'on peut dire. Le deuxième enfant est une femme histrionique, excentrique et comme si cela ne suffisait pas, mégalomane. La reine de la désinvolture et du spectacle, Romania. S'ajoute à cela une mère dépressive, Follis, et un père certes richissime et célèbre, mais surtout défaillant à son rôle de père et absent de la vie de famille, Gorgias. Cette organisation familiale complexe valu à Cardamome une enfance difficile. Il sorti très peu du manoir durant son enfance et reçu une instruction à domicile, sous la tutelle de sa gouvernante, laquelle considérait qu'une éducation classique ne messiérait guère à un enfant de bonne famille. Ainsi Cardamome passa l'essentiel de son enfance dans l'enceinte du manoir, ennuyé par l'éducation stricte qu'on lui imposait et ne demandant rien de plus qu'une enfance normale. Cependant, sa gouvernante avait bâti un réel projet de vie pour lui, tout était déjà tracé. On lui enseigna les règles de bienséance, la géographie, l'histoire, la politique, l'économie, la biologie, la physique et la chimie, la philosophie, l'art, le théâtre, la littérature, la psychologie, l'anthropologie, les langues, le management, les mathématiques, la physiologie, on l'initia même au maniement des armes. Parmi toutes ces disciplines, Cardamome n'excellait nulle part, ç'en était affligeant. Il avait des résultats plus que lamentables. Sa gouvernante trouva cela profondément inquiétant et y vit de la sottise, elle en conclut qu'on ne pourrait rien tirer de cet enfant sur le plan éducatif ni même en espérer quoi que ce soit sur le plan professionnel. Malgré cela, elle n'en démordit pas et continua son éducation, mais les résultats et l'investissement de Cardamome ne faisaient que chuter (bien qu'ils eussent été déjà très bas dès le départ). Au détriment de toutes les autres matières, il commençait à s'investir dans l'art du combat, et s'y réfugia. D'abord il y passa ses matinées, puis il y passa ses soirées, à la fin il ne faisait plus rien d'autre de ses journées. Mais cette discipline ne devait être qu'accessoire, une formalité disons, c'était la moins importante de toutes par rapport à ce que l'on attendait de lui. Peu après son douzième anniversaire, sa gouvernante diminua sa charge de travail. Au fil des mois, on en attendait de moins en moins de lui, jusqu'à son quatorzième anniversaire où l'on cessa totalement de s'occuper de lui. Il avait fait de la salle d'entraînement son sanctuaire, et il ne faisait rien d'autre que de s'y entraîner. A son quinzième anniversaire, il fut comme un paria au sein de sa propre famille.

Le benjamin de la famille, disaient les domestiques, était un individu qui ne se mettait en peine de rien. Il n'avait d'ailleurs pas de confident ni d'ami, sa famille ne lui parlait pas, personne ne se souciait de lui. Contrairement à ce qu'il se disait, cela n'avait rien à voir avec son caractère, c'était simplement qu'il exprimait des intentions différentes de ce que l'on attendait de lui quant à son avenir. En conséquent de quoi, il fut en quelques sortes repoussé par sa famille. Mais déjà bien avant d'exprimer ses opinions, sa famille se comportait atypiquement envers lui. Personne n'avait le sens de la famille chez les Pasimovès, son frère était distant et méprisant, Cardamome hérita de lui un regard froid et indifférent envers les autres. Sa soeur était tout aussi spéciale que Cunégond, on ne pouvait tenir une discussion avec elle. C'était toujours le même schéma, la conversation commençait intelligiblement puis tendait lentement vers un point de rupture à partir duquel Romania ne tenait plus compte de son interlocuteur et soliloquait. Parfois cela se passait autrement, mais ç'en était presque pire. D'abord elle parlait d'elle sans interruption, sans que l'on puisse en placer une, puis elle faisait des plaisanteries (pour la plupart insipides) qui la valorisaient et dévalorisaient son interlocuteur, enfin elle vous laissait parler mais s'adonnait à quelques rêveries pour ne point vous écouter. Voilà le genre d'individu qui, lorsqu'il vous regarde dans les yeux, se préoccupe de savoir s'il est bien coiffé en scrutant son propre reflet dans vos pupilles. Cardamome reçu d'elle sa désinvolture et son détachement. En somme, ce qu'est devenu Cardamome au terme de 15 années de vie, est l'aboutissement de nombreuses expériences négatives au sein de sa famille et de son environnement. Une famille inconventionnelle et corrosive pour son développement psychologique, une éducation stricte et intolérante, un profond sentiment de solitude et d'ennui. D'aucuns diront de ses motivations qu'elles sont insondables, de son caractère qu'il est imperméable. Malgré tout cela, ce qui nous importe le plus ne réside pas dans les quinzes premières années de sa vie. Ce sont les évènements qui se déroulèrent les deux années suivantes, qui furent les plus explicatifs de ce qu'est devenu Cardamome par la suite.

Un jour alors que son père Gorgias était de séjour au foyer – ce qui se faisait tout au plus une fois tous les quatre ans – un drame se produisit. Dès lors, une cascade d'évènements inarrêtable se mit en marche et l'équilibre précaire qui maintenait la famille debout éclata. Follis, dans un excès dépressif, commis un suicide-homicide en emportant son mari. Ce n'est pas Cardamome qui découvrit les corps mais un domestique. Deux jours plus tard, tout le monde s'était réuni pour l'enterrement. Cunégond s'était occupé personnellement de l'essentiel des préparations et discourait de manière solennelle sur une estrade, tandis que Romania, qui avait été irréprochable dans sa conduite et sa tenue pour l'occasion, sanglottait à chaudes larmes. Cardamome assista à l'enterrement en silence. Pourquoi ne suis-je pas triste ? Se demanda-t-il. Du début à la fin, il ne dit rien mais fut plongé dans une profonde introspection, sans se soucier de ce qu'il se passait autour de lui. Les semaines qui suivirent furent mouvementées, le fils aîné Cunégond prit la tête de l'entreprise et des travaux de réaménagement prirent place au manoir. Du personnel fut licencié, puis on parla d'héritage. Indifférent, Cardamome refusa sa part d'héritage. Par culpabilité pour ne rien avoir ressenti, sans doute. Si je suis préoccupé de ne rien avoir ressenti, c'est que je suis troublé malgré tout, non ? Donc que je suis attristé ? Non, plutôt que je suis affecté émotionnellement. C'est une bonne chose alors. En réalité, Cardamome cherchait à se justifier envers lui-même en refusant cet héritage. Mais il passa rapidement à autre chose. Premièrement, sa soeur quitta le domicile immédiatement après avoir reçu le legs de ses parents. Peu de temps après, un scandale éclata et fit la une de tous les journaux. Gorgias Pasimovès, l'homme qui avait fait fortune dans la sidérurgie, aurait également vendu des armes pour plusieurs millions de Liens à diverses organisations de malfaiteurs, dont le White Fang et les malfamés Roblochons ! L'entreprise frôla de faire faillite, cependant la réputation de la famille était ternie à jamais. Son frère ayant une personnalité particulière, se fit rapidement des détracteurs, qui devinrent ensuite des ennemis à proprement parler. Six mois seulement après le scandale, un incendie criminel ravagea le tiers du manoir, partie de la demeure où se trouvait entres autres la chambre de Cardamome. Le jeune homme fût épargné mais ses appartements étaient calcinés. Les travaux de rénovation furent confiés à une entreprise spécialisée, aux tarifs élevés certes, mais dont on parlait fort bien. Seulement, la famille se fit violemment arnaquer. Ensuite, par un procédé habile, Cunégond évita une seconde fois l'entreprise de faire faillite. A seize ans, Cardamome commença à en avoir assez d'être contemplatif de la récente misère de sa famille et il commença à travailler avec ardeur. Cela ne dura qu'un mois, après quoi il cessa brutalement son action et quitta le travail en plein milieu de la journée. Peu importe à quel point je fais des efforts, je n'arrive pas à me préoccuper sincèrement de tout ça, je crois que n'ai jamais eu d'attachement pour ce manoir et ces gens. Frère ou soeur, mère ou père, les liens du sang sont la seule chose qui me rapproche d'eux. Il n'y a rien d'autre. Rien. Il n'y jamais rien eu d'autre que ces liens. J'aurai dû partir il y a deux ans.

Je veux tout recommencer de zéro.

Prit d'une profonde mélancolie, Cardamome passa la nuit dehors à songer à l'enfance qu'il aurait voulu avoir et à tout ce qu'il avait vécu à l'instar. Il avait accumulé tous ses maux comme une batterie accumule l'énergie électrique, et le voilà qui disjonctait. Depuis l'enfance, sans jamais rien laisser paraître, sans rien dire, il prenait sur lui. A qui pouvait-il se confier de toute façon ? Personne. Il n'y avait jamais eu personne. "Plus tard tu feras comme ça.." "Arrête de rêvasser et récite-moi cette page.." "Quelle blague ! Toi gagner le tournoi international ? Je voudrais pas voir ça." Il avait passé sa vie à écouter sa famille, en se forçant. Totalement désintéressé par ce qu'on lui enseignait, il se présentait aux cours seulement pour faire plaisir à sa gouvernante. Il ne voulait pas d'un métier de prestige, ni d'aucune richesse. Il ne voulait pas d'une vie bourgeoise, d'une "parfaite éducation", d'une vie de luxe, d'un frère nauséabond, d'une soeur qui ne vous considère pas, d'une famille qui ne vous aime pas. Il ne voulait pas que l'on fasse de lui un gentleman ou une riche personnalité. En fin de compte, voilà où tout ça l'avait mené, le cul par terre sur une colline, en plein milieu d'une nuit d'hiver. Malgré tout il y resta jusqu'au lever du soleil, pour réfléchir. Je vais vivre pour moi-même, au diable cette famille. C'est mon histoire maintenant. Au petit matin, les domestiques s'affolèrent dans le manoir. Cardamome avait disparu, lui qui ne quittait jamais le domaine familial. Un mois après avoir déserté le manoir de la déchue famille Pasimovès, on ne pensa plus à lui. Un an plus tard, des Grimms attaquèrent le domaine familial et l'on parla dans les journaux de "l'extinction des Pasimovès". Cette catastrophe eut un lourd impact dans la sidérurgie, ce qui justifia qu'on parla tant d'elle. Puis vint à Beacon un jeune homme au long manteau noir très élégant, brodé de fils de métal précieux et portant les armoiries d'une famille controversée. Le garçon présenta une lettre de recommandation d'un vieil Huntsman à la retraite, qui l'avait entraîné l'année suivant sa fugue, et on l'accepta au sein de l'établissement.