Lucky Shot • Un simple six-coups assez vieux qui va souvent avoir du mal à être bien aligné par rapport à la balle.

Une prothèse mécanique avec un grappin intégré.
Symbiose • La semblance de Rhei lui permet d’influer son aura avec les objets pour lesquels elle a une synergie depuis longtemps déjà, et d’en développer certaines capacité, ou simplement de les faire fonctionner alors qu’elles ne le devraient pas. Pour les exemples les plus précis, voici les cas les plus simples, plus drôles que gênants pour Rhei :

• Son poncho flotte au vent, même en intérieur et s’il n’y a pas de vent.
• Son chapeau ne s’envole pas.
• Son pistolet de n’enraille pas, et il peut tirer différents calibres de balles. Le recul est diminué, la projection est la même, mais user un peu plus d’aura permet de l’augmenter.
• Son pistolet ne peut pas tirer de lasers. Il a besoin des munitions pour fonctionner.
• Son frigo garde mieux la nourriture que normalement.
• Son sac possède plus d’espace que normalement, le double maximum.
• Son couteau rouillé coupe comme un aiguisé.
• Ses lunettes cachent protègent mieux du Soleil.
• Sa machine à café fait de délicieux cafés si elle l’utilise, mais un café dégueulasse si quelqu’un d’autre essaie de l’utiliser, voire ne fait plus du tout de café.
• Son duvet a une fonction chauffante lorsqu’elle l’utilise, et sa tête est si moelleuse qu’elle fait office de parfait oreiller.
• Sa prothèse agit comme un véritable bras, elle donne même l’impression de pouvoir ressentir la douleur et donc d’avoir des nerfs.
• Son scroll possède les meilleures updates alors qu’il ne devrait pas pouvoir.
• Il est plus difficile d’abîmer ses vêtements, et du coup ses gants.
• Le taux de probabilité qu’il y ait un caillou dans ses bottes est diminué.

Mais pour pouvoir utiliser l’objet, il faudra le matériel extérieur nécessaire. La lame coupera plus, mais ne grandira pas, il faut les balles du bon calibre pour les tirer. Et surtout, il faut une affinité avec l’objet pour que Rhei puisse sentir sa semblance circuler dans l’objet. Lorsque l’objet est vidé de la semblance, il redevient banal voire sur le point de se briser.

Rhei Dahlia Heimfire, dixit Rhei D. Heimfire est née il y a vingt-trois ans à Vacuo. Fille de propriétaires d’un bar pas forcément très réputé dans les environs, mais toujours le meilleur pour elle, elle vivait à l’étage au-dessus de l’établissement et descendait souvent pour rendre visite à ses parents sans pour autant avoir de réelles interactions avec les différents clients. Par contre, elle pouvait s’amuser à les observer, et elle en avait vu des choses se passer : simples journées où les personnes étaient à rentrer du boulot pour venir y trouver un peu de compagnie, les soirées où ils avaient trop bu et commençaient à devenir agaçant pour d’autres clients, d’autres soirées où ils essayaient de se battre avec, obligeant le barman, le père de Rhei, à intervenir, et personne ne voulait réellement s’en prendre à quelqu’un de la carrure de Colready, parce qu’il avait toujours une arme cachée sous son bar, et il avait la gâchette facile. Le nombre de personnes qu’il avait pu calmer avant même que ça ne dégénère était impressionnant, assez impressionnant pour que la jeune fille ne s’intéresse que trop tôt et que de trop près aux armes à feu. En plus de la chose suivante qui allait être la seconde passion chez elle : les Huntsmen.

S’il y avait des personnes que Colready Heimfire craignait et n’aimait pas trop voir dans son établissement, il s’agissait bien de ces personnes, parce qu’il ne possédait pas réellement le moindre pouvoir sur eux, et à Vacuo ils semblaient souvent varier dans ce bar, donc certains étaient polis et amenaient même un bon pourboire ainsi qu’une bonne ambiance, mais d’autres venaient juste chercher un criminel qui avait décidé de boire un coup, et dévastaient par la même occasion la pièce, faisant fuir les clients. Mais pour Rhei, il s’agissait du moment qu’elle préférait, et si elle avait la chance d’être là aux moment où elle pouvait observer, c’était encore mieux que n’importe quoi ! Il y avait aussi ces moments où elle était trop curieuse et se faisait prendre en otage, mais chaque épisode s’étant bien terminé, elle en gardait encore plus une trace que les Huntsmen étaient impressionnants, et que ses parents aussi.

Sarydie Heimfire officiait en tant que serveuse et même si le rythme était difficile entre le boulot et s’occuper de leur fille, elle parvenait à tenir le bon bout, sans pour autant rester calme sur toutes les épreuves. Les moments où elle trouvait sa fille essayer de chercher sous le bar pour y sortir l’arme qui y était cachée avant de partir avec en riant, ça n’était pas du tout, mais pas du tout amusant, surtout lorsqu’elle tirait avec sans réellement le vouloir pendant ses fuites effrénées, cassant le frigo par exemple, ou autres choses. Une enfant très turbulant, certaines fois, ses parents voulaient juste l’abandonner au fond d’une forêt une journée afin d’avoir une journée de calme. Alors plutôt que de réaliser cela, ils lui trouvèrent une nourrice. Un vieil homme très gentil, mais pas vraiment vigilant.

Chez ce nouvel individu, Rhei s’ennuyait, et jouait souvent les troubles fêtes à essayer de trouver de nouvelles idées pour créer des aventures, parce que contrairement au bar, il ne se passait réellement rien. Il les mettait devant la télévision avant de piquer un somme sur le fauteuil alors qu’il était censé les surveiller, les éduquer, les aider à grandir, à réaliser leurs rêves ! Mais les autres enfants étaient de ceux qui aimaient beaucoup ce calme et les rêves en petites quantités. Alors plusieurs fois, la gamine sortait en douce tout en essayant de rentrer dans les temps. Parce que sa nourrice ne se réveillait qu’aux premières sonnettes, et il y avait beaucoup de temps entre le matin et le soir. Pour occuper son temps, l’enfant s’était fabriqué son propre lance-pierre et s’amusait à tirer dans les vitres d’une maison abandonnée, ou encore sur le sigle des échoppes, touchant à certains moments la tête des marchands ou des passants, se cachant rapidement si ce genre d’incident venait à intervenir. Puis elle rentrait par l’arrière de la maison de sa nourrice, essuyait ses chaussures et se lavait les mains avant de rejoindre les autres devant la télévision  Et plus les jours et les mois passaient, plus elle allait loin dans ses expéditions, jusqu’à en aller aux limites de la ville où elle se trouvait. Là-bas, l’endroit était plutôt bien gardé, des soldats étaient présents, mais le plus impressionnante étaient les Huntsmen qui semblaient rester en groupe afin de discuter. Plus exactement, il s’agissaient d’étudiants dont la mission était de garder la porte pendant que d’autres s’occupaient des extérieurs. Bien sûr, Rhei ne chercha pas réellement à sortir de la ville, elle savait quels étaient les dangers extérieurs : bandits, Grimms, le désert et donc la soif, la faim et la chaleur, sans oublier d’autres dangers qu’elle ne connaissait pas réellement, comme se perdre dans l’immensité de celui-ci. Mais maintenant, elle s’amusait à les regarder s’entraîner, les imitait lorsqu’ils essayaient de passer le temps, ou qu’ils devaient répondre à des ordres, puis repartait regarder la télévision. Rhei n’était qu’une trouble-fête, pas une voleuse, donc les marchands laissaient filer la majorité du temps, et quand ils essayaient de répondre, ils ne savaient pas où la gamine était passée. Jusqu’au jour où bien sûr, il y eut un imprévu.

Au fur et à mesure que les semaines et les mois passaient, Rhei devenait de plus en plus précise, et connaissait à peu près les mouvements journaliers de chaque personne. Les marchands ne se plaignaient plus forcément, parce qu’elle ne causait plus réellement d’accidents involontairement, mais lors de l’une de ses transitions où elle observait ses Huntsmen, elle ne sentit pas la présence derrière elle qui la souleva de par les airs pour la tourner vers elle.

« Que fais-tu ici jeune fille ? »

Il s’agissait d’un vieil homme, et elle le connaissait. Il dormait souvent dans sa maison pendant que les autres enfants étaient en train de regarder la télévision. Il ne semblait pas furieux de trouver l’enfant à cet endroit, mais plutôt inquiet par rapport à ce qu’elle était en train de réaliser. Il espérait surtout qu’elle n’essayait pas de sortir de la ville. Comme il n’avait pas forcément le temps de rentrer pour la ramener devant la télévision, et comme elle lui répondit qu’elle regardait les Huntsmen, il se proposa alors de l’accompagner afin de faire connaissance avec les personnes qui étaient en train de discuter, et ne bougeaient pas réellement. Lorsqu’ils virent l’homme arriver, ils arrêtèrent un moment avant de se redresser.

« Salutations à vous ! Il paraît qu’un Grimm a failli franchir les portes hier, et comme cette gamine aime bien vous admirer, elle aurait été la première victime si ça avait été le cas. »

« Bien monsieur, mais qui c’est cette gamine ? Ses parents ne sont pas là ? »

« Il se trouve que cette petiote soit une grande admiratrice de ce en quoi vous aspirez, et vous observe en cachette depuis un bon moment. De ce que m’ont dit ses parents, elle voue un amour aussi inconditionnel aux armes à feu. Est-il toujours présent ? »

Rhei se surprit à hésiter à répondre avant d’affirmer les dires du monsieur. S’il savait ça, c’était qu’il était au courant pour beaucoup de choses.

« Ne t’inquiète pas, je n’irai rien leur dire. Après tout, ils m’ont confié ta garde parce qu’ils me connaissent. Les autres enfants étaient turbulents avant toi, maintenant ils se tiennent bien sagement devant la télévision, parce qu’ils savent que le travail pour devenir Huntsman est immense, et qu’il leur sera impossible de tenir la cadence. Tu désires devenir une Huntress gamine ? Demande à ces trois-là ce qu’ils en pensent ? »

Le trio se tut, mais on pouvait lire sur leurs yeux la peur, la peur de se retrouver face à quelqu’un de beaucoup plus cruel qu’il n’y paraissait, d’avoir à devoir vivre le même enfer chaque jour afin d’intégrer les meilleures places de l’Académie.

« J’ai été professeur à l’Académie de Vacuo, et durant mes différentes sorties, je prenais soin de former tous les enfants qui le voulaient bien. Mais de mon point de vue, ce métier est un grand danger, et ceux qui sortent de mon entraînement ont quelque chose de spécial pour moi. Mais on dirait que mon travail ne suffit pas forcément. Être muté de garde aux portes et manquer de rigidité, vous avez de la chance que je sois à la retraite maintenant ! Mais j’irai en tirer un mot avec vos professeurs. Bon gamine, tu veux réellement devenir Huntress ? »

Ils blêmirent, et Rhei déglutit avant de valider avec la tête qu’elle le voulait réellement, mais elle ne s’attendait pas à ce que son professeur soit aussi sévère avec une fille aussi jeune. Plus le temps à l’amusement, ni même au fait de pouvoir s’échapper. Les autres enfants avaient très vite compris ce qui était en train de se passer. Une fois qu’ils étaient devant la télévision, l'homme ne s’endormait plus, et ils tentèrent donc mainte fois de faire abandonner celle qui revenait essoufflée, parfois couverte de plaies, de son entraînement, à un âge où son aura ne faisait pas encore effet.

Un jour, Rhei se retrouva sur un parking, avec le vieillard de l’autre côté de l’endroit, hurlant alors.

« Les boules sont des balles ! Si tu les évites, tu évites la mort ! »

Mais ce qu’il n’avait pas dit qu’il tirait avec des boules de pétanque à pleine puissance, et il visait au hasard, ce qui voulait dire qu’à tout moment, elle pouvait s’en prendre une en plein dans le crâne et mourir. La première qui fit mouche la toucha au torse avec un craquement sinistre, la seconde au bras, la troisième à la jambe, et le tout ne s’arrêta que lorsqu’elle se trouva au sol, et qu’il s’écria la chose suivante :

« C’est mou tout ça ! C’est mou ! »

Il la soigna avant que les os de sa cage thoracique ne transperce quoi que ce soit, et la laissait repartir le soir avec ses parents, qui la voyaient beaucoup plus calme qu’auparavant. Pour eux, ils avaient choisi la bonne personne, sans réellement savoir quel avait été l’élément déclencheur. Plusieurs fois, Rhei se dit d’abandonner, surtout que les autres enfants lui disaient que c’était quelque chose qu’elle pouvait faire, pour sa propre survie, mais les trois étudiants encore en vie indiquaient que si elle continuait, elle pouvait réellement devenir puissante. Alors au fur et à mesure que les mois passaient, elle devint plus agile, plus aisée dans l’esquive des objets qui lui fonçaient dessus, alors à chaque fois qu’elle y arrivait trop facilement, il accélérait le rythme pour la perdre et l’obliger à s’améliorer encore et encore. Les exercices changeaient beaucoup. Le vieil homme était tellement fou qu’il la fit sortir un moment afin de « rencontrer des Grimms », puis il la força à esquiver les attaques incessantes des créatures sans qu’il n’y ait la moindre possibilité de riposte, ni la moindre aide de sa part, sauf si situation réellement critique.

Un jour, le professeur de Rhei lui annonça qu’elle était prête à s’entraîner avec des armes. Mais il n’était pas question de donner des épées de bois ou encore de tirer avec un lance-pierre. L’arme à feu qu’elle tenait dans ses mains avait déjà tué des Grimms, mais aussi des personnes humaines ou Faunus. Et encore, pas question de la laisser respirer. Les exercices de tir étaient plus violents que ce qu’elle avait imaginé, et les coups pleuvaient pendant qu’elle portait son épée beaucoup trop grande pour elle. Par plusieurs fois, elle se plaignit, par plusieurs fois il fit mine de la décourager, mais elle ne le fit pas. D’après ses mots, elle était le pire élève qu’il n’ait jamais eu. Mais était-ce un mensonge pour la décourager ou un terrible mensonge pour lui cacher une once de bonté ? Elle-même ne le savait plus, et elle ne savait plus quoi dire à ses parents lorsqu’elle rentrait.

La situation à l’auberge s’était légèrement dégradée. Colready voyait ses bouteilles d’alcool disparaître assez souvent, et avait tout d’abord soupçonné sa femme d’être la voleuse, parce qu’elle semblait disparaître de temps en temps pour prendre l’air. Il ne savait pas que Rhei avait appris à boire en cachette afin de ne plus ressentir la douleur et la fatigue de ses entraînements, et même de ne pas penser à abandonner. Elle cachait ensuite les bouteilles à l’arrière de la maison, les enterrant si besoin était. Sarydie, elle, pensait avec les mouvements étranges de son mari, que ce dernier la trompait avec quelqu’un, peut-être de plus riche, et que sa fille s’en était aussi rendu compte, d’où son air plus fatigué à chaque fois qu’elle rentrait de chez la nourrice. Alors elle fut à son chevet, et s’occupant plus de sa fille que de son bar, se rendit compte des différentes blessures qu’elle pouvait avoir, lui demanda alors si les autres enfants lui faisaient du mal, ce à quoi sa fille lui répondit par la négative. Elle fut si oppressante pour Rhei que cette dernière devait maintenant trouver de nouvelles méthodes pour s’introduire dans la cave, jusqu’à ce qu’elle croise son père. Au départ, elle avait pensé trouver la cave vide, et s’y était introduite pour y subtiliser une nouvelle bouteille, mais sur le chemin du retour, la porte était close, et devant elle, une armoire à glace, qui eut un mouvement de surprise. Une jeune fille qui sombrait dans l’alcool aussi tôt, il fut choqué et ne comprit pas. Son incompréhension fit bientôt place à une colère noire qui le fit la soulever et la mener jusqu’à sa mère, qui se mit immédiatement en colère, parce qu’elle n’en savait rien, elle avait paniqué en ne voyant pas son mari couché, ni même au bar, et voilà qu’il était revenu. Toutes les nuits qu’il avait passé occupé, c’était pour s’occuper du voleur de bouteilles, et comme il avait soupçonné sa femme, il n’avait pas pensé à la mettre au courant, ou plutôt, lorsqu’il avait pensé qu’elle lui mentait, il avait abandonné cette idée.

Rhei fut donc interdite de cave, et sa nourrice et professeur fut averti de son alcoolisme, auquel il répondit que ce n’était qu’un an plus tôt que lui. La gamine ne sut pas comment le prendre, s’il s’agissait d’un compliment ou d’une simple insulte. Mais il entendit le vieillard les réprimander sur leur manière de s’occuper de leur fille. S’ils avaient été plus souvent présents pour elle plutôt que de s’en débarrasser parce qu’elle bougeait trop dans tous les sens, peut-être aurait-elle été plus « normale » ? Maintenant, la voie qu’elle avait entrepris était refermée derrière elle avec très peu d’espoir de retour en arrière.

A l’adolescence, Rhei vivait plus souvent chez le vieil homme que chez ses parents, qui semblaient avoir perdu le contrôle de leur enfant, si bien que les deux essayaient de remettre la faute sur l’autre afin de se décharger d’un poids immense. Et pourtant, ils ne cherchèrent pas à divorcer, parce que cela voulait aussi dire fermer le bar, qui attirait de moins en moins de personnes à cause de la dégradation de l’établissement, et du manque d’animation. Rhei passait de temps en temps, son état s’améliorait, parce qu’elle s’était habituée aux entraînements de son supérieur, mais aussi parce qu’elle avait réussi à développer son aura, et quelque peu sa semblance. Pour le moment, ce n’était pas quelque chose de bien impressionnant, mais il semblait qu’elle n’avait plus forcément besoin de changer le barillet, et que son arme, qui faisait beaucoup de caprices en s’enraillant, le faisait de moins en moins. Les entraînements étaient bien sûr plus difficiles, s’en sortir face à des Grimms était quelque chose de plus important. Et les combattre aussi. Si certaines créatures étaient simples à chasser, alors qu’elle était en train de marcher avec son professeur, celui-ci lui dit alors.

« Tu vois gamine, quand j’t’ai prise sous mon aile, t’étais une merde et tes parents voulaient pas de toi. Maintenant, j’avoue que ça n’a pas changé… »

Tels furent les derniers mots du vieillard, qui se fit happer par un King Taijitu du Désert, tout comme le bras de l’adolescente, qui ne l’avait pas vu venir, ni même partir. Et un bras, ça ne repoussait malheureusement pas, et en plus ça saignait. L’odeur de panique attira d’autres Grimms, mais pour ce qui était du serpent, la jeune fille réagit parfaitement à l’entraînement qu’on lui avait donné. Plutôt que de se préoccuper de son bras plus longtemps, elle roula sur le côté afin d’éviter la seconde attaque et tira sur la peau solide de son adversaire, qui para l’attaque comme si de rien n’était et attaqua violemment, faisant s’envoler une quantité impressionnante de sable dans les airs, mais se fit abattre sa première tête d’une balle dans l’œil, et la seconde tête ne put aller chercher sa cible qui partait déjà en direction de la ville et y parvint presque. Si personne n’avait songé à regarder les alentours à cet instant, elle aurait succombé aux créatures derrières, ou simplement à la perte de son sang.

La perte de son bras, mais surtout de l’homme qui l’avait amenée jusqu’à ce niveau de maîtrise du combat fit énormément de mal à celle qui ne pouvait même pas boire d’alcool, et ses parents en étaient encore à essayer de savoir à qui incombait la faute du manque d’éducation de leur fille. Ce fut cette dernière qui coupa à leur dispute dans sa salle de l’hôpital. Non pas parce qu’elle leur remettait forcément la faute, mais parce qu’elle s’excusait de tout ce qu’elle avait réalisé. La perte de son professeur, mais aussi de son bras l’avaient poussée à se demander ce qu’elle avait fait, mais aussi à se rendre compte de la dangerosité de ce qui se trouvait dehors. Sous l’émotion et le choc des évènements récents, elle ne chercha pas à savoir qui avait raison, mais ses parents se calmèrent petit à petit. Au départ, ils avaient encore du mal à rester dans la même pièce sans s’engueuler, mais petit à petit, avec des efforts, se remirent ensemble. Ils se reprirent en main, ainsi que le bar, avant de devoir fermer boutique par manque d’argent. Colready s’engagea alors en tant que videur pour une boîte tendance, tandis que Sarydie, elle, utilisait ses compétences afin de devenir secrétaire pour une entreprise de location de véhicules. Ces métiers donnaient un salaire fixe, et non plus le hasard de ce que pouvait être un bar, mais surtout ils avaient l’impression de pouvoir consacrer du temps et de donner des études à leur fille, qui continua sur la voix de l’Huntress qu’elle voulait devenir, malgré son bras en moins qui l’handicapait énormément. Malgré ses bonnes performances en théories, la pratique et le traumatisme laissé la freinaient dans son évolution, si bien que l’école proposa simplement aux parents à penser à une prothèse, et ceci coûtait cher, pour les revenus actuels de la famille, qui voulut tout de même se racheter auprès de sa fille, et acceptèrent, n’hésitant pas alors à s’endetter, dans l’espoir que ceci puisse leur revenir favorablement à l’avenir.

S’adapter à un bras mécanique fut terriblement long et inconfortable pour Rhei, qui avait l’impression de ne plus pouvoir réaliser les mêmes gestes qu’auparavant, mais petit à petit, les réflexes les plus basiques lui revinrent, les liaisons fonctionnaient de mieux en mieux, et elle commença à vouloir l’améliorer, le perfectionner. Alors elle en discuta avec un élève qui était réputé pour être plutôt bon mécano s’il pouvait l’aider, ce à quoi il répondit favorablement, mais il allait réaliser aussi quelques expérimentations sur elle en échange. Sur son bras bien sûr. Pleins de prototypes naquirent sur celui-ci, certains faillirent coûter la vie de Rhei ou de ses camarades, d’autres leurs sauvèrent la vie. Certains furent considérés comme inutiles, d’autres pas forcément sur le bon support. Mais il s’agissait de quelque chose de réellement important. Après deux années à se côtoyer, le jeune homme, qui allait être diplômé car d’une année plus âgé que Rhei, lui offrit un nouveau bras, lui fabriqué par ses parents. Il lui raconta qu’ils s’en voudraient de ne pas avoir offert de cadeau à l’amie qui lui avait permis de s’améliorer en robotique. Il s’agissait d’un simple cadeau pour une machine plus ergonomique que celui qu’elle avait reçu, et qui avait été payé une somme astronomique, mais au prix le plus bas. La jeune fille, en larme, le remercia avant qu’il ne parte commencer ses missions. Puis reprit sa dernière année avec plus d’entrain.

Rhei sentit immédiatement la différence entre les deux bras mécaniques, et ne chercha même pas à se débarrasser de son cadeau, même la nuit, alors que le précédent la gênait pour dormir. Il encaissait plus, mais il ne frappait pas plus fort, malheureusement. A la demande de leur fils, les parents n’avaient pas ajouté d’arme à feu, si ce n’était une option pour la propulsion, Rhei lui ayant dit pendant l’année scolaire qu’elle préférait largement les armes à feu extérieures à son corps, question de principe. En dehors des cours, plus laxistes que ceux de sa nourrice, la jeune fille put enfin passer à l’Académie de Huntsmen, y passant l’examen d’admission sans le moindre problème, avant de réaliser que son ami n’y était pas. Il avait quitté la formation pour suivre le chemin de ses parents après la mort d’un membre de son équipe.

Les cours parurent mous pour celle qui avait déjà affronté des Grimms, et certaines personnes plutôt faibles alors que d’autres dépassaient son niveau, et de loin. Et les équipes furent formées. Celle de Rhei était plutôt hétérogène, mais l’ambiance était positive. Elle avait été la cheffe dès le départ, et pourtant elle était la seconde plus faible du groupe. Cependant, son sens de l’observation et son aisance à distance l’aidaient à pouvoir prendre des décisions rapide. Elle se rendit aussi compte d’un problème. Son entraînement d’enfance au tir lui faisait tirer dans les cibles sans même y penser. Un jour, alors qu’un duel était en cours, Rhei fit perdre son équipe parce que quelqu’un avait décidé de mettre des cibles en décoration. La future Huntress avait tiré toutes ses munitions au centre de ces dernières, sans en manquer une seule, mais aucune sur son adversaire direct, qui en avait profité pour la mettre à terre. Ou encore, en pleine course-poursuite dans une fête-forraine, elle réussit à tirer toutes les cibles avec son arme, à faire tomber un homme dans de l’eau, abattit un homme avec une cible sur le front qui poursuivait un aveugle en tenue moulante.

L’étudiante n’était pas forcément quelqu’un de tendre avec les autres élèves, déclenchant des bagarres violentes au sein de l’établissement. Elle était aussi quelqu’un qui n’hésitait pas à abattre les cibles des missions, et lorsqu’elle eut son diplôme, se sépara volontairement de son groupe pour partir en solitaire et prendre les missions qu’elle jugeait comme utile et donnant assez d’argent pour augmenter sa popularité. Très rapidement, elle comprit que les boulots les mieux payés étaient les protections d’entreprises qui pouvaient offrir des contrats bien juteux, ou encore les primes qui étaient mises sur certains Criminels. Les Grimms passaient souvent au second plan pour la majorité des gens, et même surveiller les portes d’une ville rapportait mieux, comme l’avaient fait les trois étudiants quand elle était encore petite. Alors plutôt que de chercher à faire plus long, Rhei se créa une petite chasse à l’homme dans le désert. En une année, le nom qu’on lui donna fut connu par tous les voyageurs et criminels qui voulaient s’engager dans la dangerosité du désert; et elle s'en vantait même à qui voulait l'entendre. Quiconque y entrait savait qu’ils pouvaient à tout moment la croiser, et vraiment, cela en excitait plus d’un, même si la terreur était ce qui prédominait le plus chez les criminels, qui firent tourner une fausse rumeur, qu’un terrible Criminel rapportant une somme astronomique avait été vu du côté de Vale. Cette rumeur eut effet auprès de la Desperado, qui prit alors ses affaires et partit pour la plus grande chasse à l’homme de sa vie, et la dernière.

Le voyage fut long et nombreux en péripéties. Les Grimms qu’elle rencontra furent violents, et elle manqua beaucoup de vivres, devant utiliser son argent pour en acheter à des prix plus hauts que d’habitude. Dans le désert, les marchands nomades profitaient du manque de ville pour mettre des prix exorbitants sur leurs marchandises, y compris de l’eau. Puis le train… Les déserts passèrent une bonne partie du trajet avant de se transformer en champs, en forêt. Vale était différente de ce que Vacuo avait à offrir, un temps plus humide, moins sec. La pluie semblait tomber plus souvent aussi, comme ce jour où elle arriva sur les quais. Et la fausse rumeur avait été plus rapide qu’elle, car ce criminel était sur les bouches de tout le monde, et ses crimes aussi étaient connus de tous. Plusieurs Huntsmen avaient disparu des alentours où se trouvait sa possible cachette, certains avaient été retrouvés démembrés, mais aucun vivant. Rhei avait décidé d’arriver sur les lieux et de prouver sa force pour empocher le pactole, mais là où il aurait du y avoir un campement, une base, il n’y avait que des Grimms, et des cadavres par dizaines.

Plusieurs années suivirent cet instant. Rhei, dont le nom était connu à Vacuo, avait complètement disparu, et était considérée comme morte par les autres Huntsmen, qui en avaient parlé aussi aux alentours. Une jeune qui avait fait beaucoup parlé d’elle, tuée par le Criminel Steve Banana. Et pourtant, trois années après sa disparition, une personne franchit le pas de l’académie de Beacon, mal en point, les vêtements complètement abîmés par le temps. Elle portait avec elle les marques de lutte et d’histoire de bataille avec des Grimms. Ses yeux regardaient partout les différents étudiants qui la dévisageaient comme si elle n’avait rien à faire ici. Elle semblait paranoïaque, capable de tirer si quelqu’un s’approchait trop d’elle. Main sur le cran de son revolver, elle repartit avec le même air, avant de revenir plus calme l’année qui suivit sa venue. Pourtant, ses vêtements n’avaient pas changés. Seule son comportement était plus calme, elle y montra alors son diplôme, et postula en tant que professeur de Beacon. Elle sentait qu’elle avait perdu trois années de sa vie à poursuivre un fantôme, et son désir de gloire étant passé à la honte, elle prit cette décision afin de donner un nouvel élan à son existence, aider d’autres personnes à ne pas commettre ses erreurs.

Il lui arrive de repenser aux moments où elle avait été seule dans la forêt, au départ à fuir la horde de Grimm qui avait essayé de la dévorer, des villages dévastés qu’elle n’avait pas pu sauver, de quelque chose qui n'allait pas dans cet endroit, mais elle n'avait même pas pu aller plus loin pour en découvrir la nature. Mais quelque chose lui avait dit qu'un pas de plus et elle aurait été assurément morte. Quelques fois, elle se disait vouloir y retourner, mais pas seule, ni même avec cette puissance-là. Cet endroit était beaucoup trop loin dans la forêt pour qu'une personne puisse y pénétrer plus loin, les Grimms y étaient nombreux, et encore, elle se disait qu'elle n'en avait pas encore vu le nombre réel à cet endroit. Elle s’était alors perdue et avait commencé à se dire qu’elle allait devoir commencer un entraînement plus intensif, et elle essayait de garder la forme malgré les problèmes qu’elle pouvait rencontrer.

Après plusieurs années, elle avait compris que ce qu’elle chassait n’existait sûrement pas. Les bandits l'avaient menée indirectement à un piège qui avait failli lui être fatal, et il lui avait fallu beaucoup de temps pour faire comprendre qu'elle n'était pas morte. Mais la seule chose qu'elle entendait de son nom était qu'elle était prometteuse, mais que son impatience l'avait menée à sa perte. Incapable de pouvoir contredire tout cela, elle avait cherché à se sécuriser à l'Académie la plus proche pour y apprendre qu'ils ne pouvaient rien pour elle, mais que si elle voulait pouvoir aider, obtenir un diplôme afin de devenir professeur pouvait toujours aider l'avenir des autres et non le sien. Il s'agissait d'une bonne idée, à laquelle la jeune femme adhéra rapidement. En une année, elle parvint à obtenir son diplôme de manière améliorée. Cependant, on disait qu'une personne s'amuserait à arrêter les Criminels des alentours, ou encore à éliminer les menaces Grimms sans dévoiler son identité. Là où l'ancienne Rhei D. Heimfire se serait vantée de ses exploits, elle préférait maintenant les cacher.