Histoire
TOMOE
Si l'eau s'achetait au prix de l'honneur, l'honnête homme ne voudrait pas boire
- Si j’avais été un homme -
Tomoe venait de naître, pendant que le monde évoluait tranquillement ou s’assassinait de lui-même. Son père aurait voulu un homme, un vrai. Un qui deviendrai un légendaire guerrier de la famille, un héritier. Mais non, c’était bien d’une fille dont sa femme avait accouchée, en plus d’y avoir laissée la vie… Il allait malgré tout s’en occupé, pour respecter les dernières paroles de cette dernière.
- T’ai-je déçu ? -
La petite fille, 6 ans plus tard, découvrait sa famille de jour en jour. Elle savait déjà qu’elle avait un cousin. Il avait 2 ans de plus qu’elle, il avait commencé son entraînement et, malgré le fait qu’il n’était pas lié directement au sang des Yōko, il serait l’héritier de la famille.
Elle apprenait également, à lire comme et à connaître le monde des armes. Les cours les plus intéressants étaient ceux que lui faisait son père sur l’histoire de sa famille. Une prestigieuse et puissante famille de guerrier très reconnue dans leur région (ce passage posera peut être problème). Son père ne montrait aucune affection envers la petite fille. Il était sévère, la frappait quand elle disait des bêtises ou était incompétente. Qu’avait-elle fait ? Elle ne comprenait pas… Un jour elle lui demanda ce qui n’allait pas chez elle, elle voulait avoir la reconnaissance de son paternel :
‘’Ta naissance est une erreur’’ répondit-il. Brisée, Tomoe mit du temps à se remettre d’une telle... révélation ?
- Tu sais, grandir m’a fait réfléchir -
Les années passèrent longuement, depuis ce que lui avait dit son père Tomoe était devenue plus calme et sûrement timide. Elle n’osait plus parler, plus regarder en face des yeux. Elle n’osait plus contester, on aurait pu croire qu’elle était une loque humaine.
Une seule question lui trottait la tête :
‘’pourquoi ?’’. Certes elle avait fait des bêtises durant son enfance, certes elle avait des erreurs mais… en quoi en était-elle une ? Tous les soirs c’était ce genre de question que Tomoe se posait, tous les soirs elle restait dans l’ignorance.
Elle avait maintenant dix ans, depuis ses 8 ans, Tomoe assistait très régulièrement aux entraînements de son cousin, qui en avait douze désormais. Elle en savait maintenant plus que quiconque sur l’histoire de sa famille. Elle s’était également cultivée sur l’histoire de ce monde, et ses différentes époques. Les différents pays, l’esclavages des Faunus, la Dust et les Huntsmen… nombreuses légendes l’avaient intéressées.
C’est durant les deux années suivantes qu’elle commença à comprendre d’où venait le problème. Elle remarqua à force d’observation et de réflexion comment la famille fonctionnait : les femmes restaient, les hommes se battaient. Elle mit tout de même du temps à l’admettre mais pourtant…
Alors un jour Tomoe alla devant son père les poings serrés, outrée par une telle hiérarchie stupide. Son regard était déterminé, elle demanda à son géniteur de l’entraîner d’une voix des plus autoritaires. Moqueur celui-ci refusa, une femme ne pouvait se battre. Tomoe lui assura qu’elle pouvait lui prouver le contraire. Il répondit ceci :
‘’ Je te donne trois ans, si tu es capable de battre ton cousin après ces trois ans. J’accepterai que tu prennes les armes… Mais ne te fais pas d’idée, tu ne le vaincras jamais !’’- Trois années sans relâche -
Alors elle s’entraîna sous les jougs de son père, Il était dure avec elle. La moindre erreur était propice à la rabaisser, à lui rappeler ‘’son rang’’, à la détruire… Mais elle n’abandonna jamais, elle préféra mourir que de se trouver défaitiste. Sa timidité se transforma en calme, sa haine en espoir et sa tristesse en détermination. Elle ne parlait plus, elle frappait. Sans cesse ses journées n’étaient que de l’entraînement, malgré les tortures que lui faisait subir son chef de famille l’abandon n’était pas permis.
Et le soir Tomoe ne dormait pas, non… elle aiguisait ses griffes, sa maîtrise de la hallebarde, l’arme familiale, était la priorité avant tout. Et la fatigue du lendemain devenait un nouveau prétexte de rabaissement.
- Jour fatal -
Quinze ans déjà, quinze années que la jeune Tomoe vivait, quinze années et son destin avait tourné : Elle était en face de son cousin, chacun une hallebarde à la main prêt à en découdre rapidement. L’un voulait garder son honneur, l’autre voulait le prouver. Le regard l’un dans l’autre, la détermination fusante dans toute la pièce à travers tous les membres de la famille. Mais ils étaient tous certains :
‘’Elle ne peut pas gagner c’est une femme ; elle a quatre années d’entraînement de moins, que peut-elle faire ?’’. Aucun n’atteignait Tomoe, son seul but : La victoire. Le vide autour d’elle se faisait de plus en plus présent. Le silence avait été son seul compagnon depuis ces quinze années. Son père siffla, le combat s’engagea…
On aurait dit qu’il n’avait duré qu’une seule seconde, un coup seulement qu’il n’avait pas pu esquiver. Les murs avaient tremblés et son adversaire repoussé avec une violence inouï : Tomoe était douée de semblance que son cousin n’avait jamais su avoir et venait à peine de le découvrir. Le combat prit fin tout de suite. La hallebarde d’une femme pointée sur lui, au sol, honteux et déshonoré. Le destin avait tourné.
- Que dois-je faire, maintenant ? -
La jeune fille devenue grande continua à s’entraîner longuement, avec son père comme seule. Elle perfectionna ses techniques, et se familiarisa avec d’autre arme comme le glaive de Mistral. Néanmoins la hallebarde restait son arme de prédilection, comme tous ses descendants. D’ailleurs c’était le seul prix qu’elle avait demandé à son père : pour avoir vaincu son cousin, elle voulait prendre l’arme du chef ayant prouvé sa dignité et par-delà son honneur. L’honneur fut donc le principe qu’elle suivit, il avait prouvé à Tomoe que c’était la seule et vraie valeur dans la vie, et c’était également lui qui avait fait d’elle ce qu’elle est.
Tomoe vécue donc trois années comme cela, à s’entraîner sans relâche. Son père ne voulut jamais avouer qu’elle était devenue une guerrière. Une combattante digne de la famille. Elle s’était toujours demandé ce qu’elle devait faire désormais, qu’elle but devait-elle suivre ?
- Ce monde a bien plus à m’apprendre que vous -
Dix-huit ans maintenant, une combattante confirmée pour son âge. Elle prit donc ses armements : sa hallebarde et deux glaives. Et partit sans rien dire à personne. Elle ne leur devait rien, et il ne lui devait rien. Alors sans plus de cérémonie, c’est finalement sa soif de savoir, de découvrir qui la poussa à partir. Elle se dirigea d’abord vers la capitale, histoire de se trouver des nouveaux habits à mettre. Elle y trouvera l’amure qu’elle porte désormais, souple et résistante. Parfaite pour elle. Néanmoins Tomoe garda le ruban rose dans ses cheveux, il arborait le symbole de la famille Yōko. Elle voyagea durant six ans jusqu’à aujourd’hui et voyage toujours. Elle rencontra toute sorte de personne, des bonnes comme des mauvaises. Sur son chemin Tomoe aidait ceux qu’elle pouvait, parfois accompagné d’échecs douloureux. Durant ce voyage, à ses vingts-deux ans, la jeune tigresse avait déjà parcourue la majorité d’anima, des villes les plus orientales aux annexes alaysienne du nord comme Argus. Étant elle-même Faunus, et connaissant ce que ça impliquait, Tomoe se dirigea naturellement vers Menagerie cette année là. Elle y découvrit un monde de paix réservé à son peuple, mais également une cage dans laquelle ont les enfermaient. Rapidement elle prit part aux idéaux du White Fang dont les paroles et les rêves l’avaient subjuguée. Elle participa à de nombreuses manifestations et parfois même à des conflits de rues, la paix n’était pas toujours une option malheureusement. Néanmoins, jamais elle ne tua, se refusant un tel pêché. On ne pouvait pas vouloir la paix avec du sang sur les mains.
Malgré la longue séparation, durant ces six ans il arrivait à Tomoe de revenir au temple familial. Elle n’y était pas accueillie et côtoyait rarement ses habitants. Mais ça ne la dérangeait pas, elle acceptait cette situation. En quelque sorte ça lui permettait de se reposer de ses périples et prendre du recul par rapport à sa vie.
Sa ferveur dans l’organisation faunus offrit une petite notoriété à la jeune femme, si bien que ses efforts appréciés la firent rencontré les têtes pensantes du mouvement. On lui demanda de rejoindre Vale, où l’organisation n’avait pas de chef et avait besoin de bras fort comme les siens. Elle accepta sans hésité et se dirigea donc vers la célèbre cité qu’était Vale.
Elle était prête