Mondlose Nacht • La seule chose qui pourrait se rapporter à une arme et que Mars garde proche de lui en toute circonstance, est sa tasse à café personnelle. Si elle ressemble à une tasse en céramique classique, elle est en fait composée d'un alliage de métal très solide et assez lourd, avec la propriété d'être parcouru par un peu de Dust de feu pour conserver le café à haute température. Sous la tasse se trouve deux compartiments spéciaux remplis de Dust. Mars peut, en les activant, lancer Mondlose Nacht pour en faire une grenade fumigène ou explosive.

Blaze Touch • La semblance de Mars lui permet de concentrer de l'Aura autour de parties de son corps pour les rendre brûlantes. Avec de la concentration après son diplôme, il pouvait atteindre une température capable de tordre prorgessivement du métal en le tenant dans sa main. Aujourd'hui, sa maîtrise de son corps, et donc de son aura, a gravement été endommagé, il ne peut utiliser sa Semblance que de manière extrêmement localisé et doit compter sur un "dopage" à la Dust de feu pour atteindre des températures décentes.

L'hiver est une période particulièrement impitoyable dans certaines régions de Remnant. Surtout lorsque vous vivez dans le nord de la région la plus nordique du continent. Le froid, évidemment, emporte à tour de bras les personnes à la constitution fragilisée. Mais la météo et la neige sont tout autant des sources d'amusement pour les enfants que source de problèmes pour les adultes. Un petit village peut vite se retrouver isolé de tout par une tempête, tout en restant à la merci de Grimms restant vicieux.

Ce petit garçon, buvant un chocolat chaud, regarde par la fenêtre les insouciants de son âge qui batifolent dans la neige qui n'a pas été déblayé par les hommes du village. Il faut dire que l'effort devait être colossal, la poudreuse s'accumulant jusqu'à plus d'un mètre de hauteur à certains endroits... Ce petit garçon, Mars, préfère ne pas les rejoindre. Il faut dire qu'il déteste la neige. Du haut de ses huit ans, il a déjà compris le malheur qu'elle apportait avec elle. Pourrait-on lui en vouloir ?

Le froid des environs avait emporté sa mère ainsi que celui qui aurait put être son frère trois ans auparavant. Il ne fallait bien voir plus loin pour comprendre la raison de l'ambiance maussade du foyer en cette période. Le père enfermé dans son bureau. La soeur ainée enfermée dans sa chambre. Et le cadet, regardant avec amertume ceux de son âge s'amuser avec ignorance. Il ne peut pas leur en vouloir, bien sûr, mais il ne trouve pas vraiment la motivation de faire de même.

Evidemment, il se rendait compte que tout n'était pas noir. Déjà, quand on parle de regarder par la fenêtre, c'est pour parler de la grande baie vitrée du salon précédant la chambre à coucher de l'héritier des Von Hamelin. Un nom à particule, un manoir surplombant la ville, de l'argent... Voilà bien une situation enviable. Et pourquoi un village aussi paumé ? Bah parce qu'il faut bien une résidence pour surveiller les mines appartenant à la famille tient !

Alors, oui, malgré son jeune âge, Mars commençait déjà à apprendre à jouir de ses privilèges. Même avec les autres enfants, il ne se voyait pas au même niveau. Quand ton père est le supérieur de tous ceux des autres, c'est compliqué de ne pas s'en faire un complexe de supériorité. Mais en cet instant, eux les inférieurs s'amusaient toute l'après-midi tandis que lui... Mars buvait son chocolat.

Le printemps est censé être une saison romantique, de renaissance, de joie... Surtout quand vous êtes un nouvel étudiant à qui on a promis monts et merveilles dans la meilleure université du pays. Atlas profite de son avance technologique pour former ses Hunters et Huntress, c'est évident, mais le contraste entre élèves de première année et élèves plus expérimentés se lit sur les visages. Et avec, transparaît la discipline inculquée à l'académie.

Ce jeune homme se fiche des quelques fleurs, des exclamations de joies autour de lui. Dans un atelier, buvant un café noir, toute sa concentration est sur la réserve de dust qu'il finit de modeler pour l'arme d'un de ses compagnons. Sérieux et appliqué, Mars assume pleinement sa fonction de leader de l'équipe MLCL, prononcé Molécule. Ses compagnons lui font confiance pour l'armement de l'équipe, comme ils le font depuis deux ans déjà. Alors, il ne compte pas les décevoir.

Il prend sa formation de Hunter très au sérieux après tout. Sa soeur s'est déjà fait engager par le paternel pour gérer les affaires administratives du domaine Von Hamelin. Mars visait une position forte dans l'armée, potentiellement le gouvernement. Et s'il n'était pas le meilleur combattant de l'académie, ses connaissances et son travail sur la Dust et l'armement forçaient déjà l'intérêt de personnes bien placées. Et tant mieux, c'était son objectif.

Il a un nom déjà important, il est travailleur, doué dans le domaine de l'innovation technique. Le profil parfait pour faire carrière dans ce pays. Lui en coutera évidement son temps libre, ses passes-temps, son repos. La seule occupation qu'il s'accorde, très régulièrement il faut le dire, c'est moudre et boire un bon café. Et c'est d'ailleurs de sa réserve personnelle dont vient le café qu'il boit en cet instant. Parce que pour finir son travail, il faut bien rester un peu éveillé... Il était deux heure du matin, et il n'allait pas finir avant quelques heures de plus donc... Mars buvait son café.

L'été rime avec zénith. Avec succès. Ce moment où même les militaires les plus aguerris se laissent aller à un peu plus de flexibilité. Et dans une structure aussi droite et cadrée que l'armée d'Atlas, ce genre de petit débordement était suffisamment rare pour être noté. Mais après tout, les soldats et les gradés restaient humains. Se détendre est essentiel pour ne pas exploser en vol parfois. Et comment en vouloir à ceux qui repoussait leur envie de travail sous un grand soleil ?

La saison rime avec vacances aussi pour certains, mais cet homme dans cet atelier n'en prendrait sans doute pas de l'année. Encore. Les vacances sont un concept que Mars met régulièrement de côté. Il a de l'ambition, et l'ambition ne profite d'aucune pause. Mars n'est qu'un nouvel élément de l'armée. Fraîchement diplômé. Arrivé à peine six mois auparavant. Mais impliqué depuis bien longtemps dans les plans de l'armée. Son bureau est à côté de son atelier, dans le centre de R&D de la capitale.

Il apporte avec acharnement et une bonne dose de caféine, ses connaissances et ses innovations en matière d'utilisation de Dust dans l'armement moderne. Le dossier qu'il consulte rapidement concerne une idée d'innovation qu'on lui a proposée. Trois lignes lui suffisent pour jeter le papier avec d'autres projets irréalistes, et revient sur les prototypes devant lui. Sans doute que le plan qu'il dessinait ne pourrait être réalisés avant une dizaine d'année, mais ce canon serait très puissant. Très, très puissant.

En souriant, ses mains se remettent à manipuler la version miniature qui lui servait de base. La technologie fonctionnait, mais n'était pas assez résistante pour une telle concentration de Dust. Une modification de l'alliage dans le cylindre devrait beaucoup aider, mais la mise à taille réelle serait autrement compliqué. Mars ne pouvait pas tout faire après tout. Il passait déjà ses nuits et ses jours, au grand damn de ses collègues qui prenaient conscience du danger hiérarchique qu'il représentait. Et ce canon serait le premier accomplissement majeur de sa carrière. Sa main passa machinalement d'une capsule de dust à sa tasse. Ignorant sans peine les mauvais effets d'une telle addiction, Mars buvait encore son café.

L'automne, dans beaucoup de culture, est la représentation de l'échec, de la mort, de la fin. Suivant le soleil et la chaleur pour annoncer le froid et la nuit. Un sentiment, une impression, tout ce négatif qui correspondait si bien aux geôles d'Atlas. On aurait put décrire certaines cellules comme des cellules d'isolation, alors qu'en réalité, elles étaient simplement destinées aux prisonniers militaires. Et pas pour leur faire une fleur en les éloignant des autres détenus. Non, en général, ceux qui finissaient ici étaient ceux dont le traitre acte les menaient à une lourde sentance.

Celui qui se tenait là, immobile, sur le dur lit collé au mur, faisait du mieux qu'il puisse pour conserver son calme. Jamais Mars n'aurait dû tombé dans une telle disgrâce. Jamais. Son travail avait été minutieux, du début de sa formation à la concrétisation de son travail. Il avait été reconnu, promu plusieurs fois grâce à la direction de différents projets. Il aurait même sans nul doute proclamé qu'il avait fait progresser la Science avec ses travaux. Il était digne de son nom. Encore et toujours. Et même ici, il devait s'en montrer digne.

Il savait pourquoi. Et l'ironie du sort voulu que sa première victoire devienne le couteau dans le dos. La canon M-400. Son canon. Le canon qui l'avait fait passer d'ingénieur ambitieux à figure importante du secteur de la recherche technologique d'Atlas. Qu'il avait amélioré et modifié maintes fois. Dont il avait enfin fait une version à taille réelle. Mais la Schnee Dust Company avait récupéré le projet. L'avait tourné à leur sauce. Ignorant ses recommandations. Mars savait que ça finirait mal. Il avait essayé d'empêcher l'essai qui avait finit par coûter la vie à un régiment dans une explosion de grande ampleur. Trop de Dust, trop concentrée. Trop.

Ce que Mars n'avait pas prévu, et il aurait du, c'est que personne ne contestait la puissante SDC. Non, pas même un des chercheurs décorés de l'armée. Et quand il donna son témoignage pour donner les raisons de l'accident, on le pointa comme responsable. Pire que ça, on l'accusa de sabotage. Pour préserver l'image de l'armée et de l'entreprise, on lui fera porté le chapeau. Parce qu'un attentat serait moins couteux à l'armée qu'une défaillance de conception. Mais même au tribunal militaire, Mars ferait entendre sa voix. Il ne tomberait pas aussi facilement. Et la vérité tomberait dans les oreilles de quelques-uns. Un tel incident soulèverait le doute. C'est pour ça qu'il devait rester calme.

Le café qui arrivait, emporté par un garde, était un des derniers privilèges qu'il avait réussi à avoir de par sa position. Il était mauvais mais c'était déjà ça. Mais aurait-il put prévoir que dans celui qu'on lui apportait maintenant se trouvait un puissant poison ayant pour but de mettre un terme à sa vie. Les hauts placés, ayant prévu sa résistance, feraient passer l'empoisonnement comme un suicide et donc comme un aveu. Et c'est donc sans le savoir, qu'en ce jour... Marc buvait son dernier café.

L'hiver est une période particulièrement impitoyable dans certaines régions de Remnant. Bien moins cependant dans Vale que dans les contrées plus au nord. Et puis, à qui la neige pourrait faire peur dans une boutique aussi tranquille que chauffée ? C'était définitivement plus confortable qu'une cellule, qu'un bureau, qu'un atelier universitaire ou qu'une chambre trop grande pour un seul enfant...

Ce qu'il reste de cet enfant est méconnaissable. Ses cheveux sont devenus blancs, ses yeux ont perdu leur lumière et son contrôle de sa semblance est devenu horrible. Obligé de porter un masque pour pouvoir y voir clair. Pour y voir tout court. Sans doute que personne de son passé ne saurait le reconnaître aujourd'hui. Seuls trois personnes pouvaient témoigner de ce qu'il était des années avant. De celui qui se nommait Ares Von Hammerlin. Evidemment, un changement de nom. Mais avec un nom ou un autre... Mars continuait de détester l'hiver.

Comment s'en était-il sorti ? Une erreur de dosage. Ou une sous-estimation de son Aura. En plus de l'aide de ceux venus pour récupérer son corps. Sans doute que les militaires avaient hâte de se débarrasser du corps. C'est son équipe qui l'a récupéré. Déclaré mort cliniquement, mais ayant redonné signe de vie quelques heures avant son enterrement. Enfin, assez pour rester caché, dans le coma pendant plus de trois ans. La légende raconte qu'il ouvrit les yeux, réveillé par l'odeur d'un café de bon matin.

Alors la fuite, l'immigration. Et la reconstruction. Et la vengeance. Il fallut quelques mois pour se remettre sur pied. Prendre des repères dans un nouvel environnement. Redevenir quelqu'un. En partant dans la précipitation, et dans le secret, la team MLCL dû repartir à zéro. Cinq ans. Ca leur prit cinq années. Trouver des contacts, légals ou non, des moyens de faire un plan. De l'argent. Chacun de son côté, pour ne pas faire de remous. Mais toujours en contact. Toujours avec un objectif à long terme. La colère réelle, mais la patience intacte.

Ce matin comme un autre, au comptoir du Dark Fragrance, Mars buvait son café.