Il faut généralement une bonne raison pour vivre isoler dans les bois, même quand la maison est à proxmité d'un village fortifié. Mais il en faut une excellente lorsque des Grimms rôdent régulièrement dans ces mêmes bois, malgré le passage répété des Hunters. Ne pas supporter la présence de ses semblables en est-il une?

Erik Caerulae est bucheron de métier. De haute stature, le visage buriné par la vie dans la nature et le corps sculpté par son travail et ses rencontres malencontreuses avec des Grimms, auquel il n'échappe que grâce à sa Semblance. Particularité de cet homme, autre que celle de pouvoir détecter Grimms et humain dans un certain périmètre autour de lui? Il n'aime ni l'un ni l'autre. Le terme mysanthrope serait bien faible pour le décrire et c'est pour ça qu'il  ne rencontre ses semblables qu'à de rares occasions, généralement pour vendre de petites sculptures de bois en échanges de quelques denrées qu'il n'arrive pas à se procurer seul.

Il s'était dédié à une vie solitaire et cela lui convenait très bien. Jusqu'au jour où, tentant de rejoindre le village, poursuivit par des Creeps. Plus il courait plus il acceptait l'idée que sa vie solitaire allait se terminer. Il ne pouvait pas se doutait avoir autant raison.

Dans sa course effrénée, il percuta une jeune femme, qu'il n'avait ni vu, ni sentit malgré sa Semblance. La jeune femme ne poussa pas un cri alors que l'écraser sous son poids et quand ce dernier tenta de se relever elle le retint au sol. Pour Erik, la panique céda d'abord à la peur, puis à la résignation. Il n'aimait pas les humains, c'était normal que sa mort vienne d'eux. Les Creeps surgirent des broussailles, leur passant à côté sans un regard, sans un grognement. Erik ferma les yeux tout ce temps attendant la mort. Une mort qui ne vint pas. Lorsqu'il sentit les monstres assez loin et l'être de la jeune femme se desserrer, il se releva.

Il fut d'abord surpris d'être encore vivant, puis eut le souffle coupé par la beauté de sa sauveuse. Il réussit à l ui souffler un merci, qui n'eut pour réponse qu'un geste. C'est ainsi qu'il rencontra Lydie, une herboriste, celle qui deviendra sa femme. Comment cela s'est-il produit? Ce n'est pas le coeur de l'histoire. Toutefois, leur couple fut à la fois assorti et dépareillé. Assorti, car tous deux aimaient le silence et avait dû mal avec les autres personnes, l'un à cause de son caractère, l'autre parce qu'elle était muette. Dépareillé, parce qu'Erik était un rustre, large d'épaules, bourru et particulièrement moche, là où Lydie était fine, douce et magnifique. Semblables dans leur volonté de vivre loin des hommes, différents leur centre d'intérêt. Complémentaire par leur semblance. De leur union, naquirent deux jeunes filles, deux jumelles, aussi fraîches que la rosée, aussi turbulentes que la mer, aussi douces que le ciel. Le ciel et la mer, Aethra et Undia.

Que raconter de l'enfance d'Aethra et d'Undia Caerulae? A part que leur existence à foncièrement modifié le train de vie si calme et ordonné de leurs parents. Eux qui s'étaient murés dans un silence forcé qui ravissait leur coeur, avait découvert les nuits de pleurs et de cris. Combien de fois, il eut fallut à Lydie faire disparaitre toute sa famille aux yeux du monde? Combien de fois ont-ils dû courir pour s'abriter au village? Mais il était hors de question de quitter leur isolation. Alors l'étrange couple prit son mal en patience.

Quand elle furent en âge, les deux filles furent envoyées régulièrement au village, pour l'école, pour les courses, ou simplement pour que leurs parents eurent la paix. Ils espéraient que cela les calmerait. Ils ne pouvaient pas plus se tromper. Aethra et Undia n'était pas comme leur parent sur ce point. Elles aimaient se faire des amis, parler, chanter danser, apprendre et faire des bêtises. Et il ne leur fallut pas longtemps à l'une est l'autre pour découvrire qu'en plus du physique de leur père et de la beauté de leur mère, elles avaient hérité de la Semblance de leur parent. Aethra vit ses sens exacerbés, mais aussi une étrange faculté de pousser sa vision, son ouïe et son odorat encore plus loin en échange d'une grosse migraine qui diminua avec l'entrainement et Undia, le don de devenir invisible, elle et ceux qu'elle touchait. En forçant, elle arriva une fois à devenir intangible, puis perdit connaissance. Quoi qu'il en soit, voler des pâtisseries et des sucreries tout en pouvant surveiller l'arriver des propriétaires et diparaitre à leur approche, c'était une combinaison qui leur permit bien des bêtises.

Si elles avaient eu accès à plus de livres et de romans, peut-être auraient-elles eu l'idée de former un duo de cambrioleuse extraordinaire. Mais à la place, elles grandirent en alternant le temps au village, avec les autres enfants de leur âge, et du temps dans les bois, à aider leur père à abattre des arbres et sculpter de petits objets, ou aider leur mère à ramasser des plantes et les trier pour des remèdes ou le repas.

Mais ce n'est pas le genre de vie qui peut plaire à deux filles aussi turbulentes et curieuses. Le goût pour la bagarre leur vint assez tôt et elles aimèrent autant donner des coups qu'en recevoir. Et puis vivre dans le silence de leurs parents, c'était supportable les dix premières années, de même que couper des arbres. Mais les jumelles voulaient plus. Plus de choses à faire, de gens à découvrir. Et surtout, arrêter de fuir de fuir devant les Grimms.

Leurs parents ne furent difficiles à convaincre. Trente minutes de babillages continues, et l'affaire était réglée. Aethra et Undia ont vite appris à manoeuvrer leurs parents et leur incapacité à supporter le bruit et les discussions. C'est ainsi qu'elles partirent toutes les deux en pensionnats à l'école d'abord la plus proche pour finalement réussir à entrer à Beacon. Pas l'école qu'elles voulaient mais, on leur a clairement fait comprendre qu'elles n'étaient pas taillées ni assez disciplinées pour rejoindre les rangs d'Atlas, à leur grand regret.

Sans le vouloir, elles se retrouvèrent dans la même équipe, composée bien sûr d'Aethra et d'Undia, d'un certain Zirk, grand benêt, absolument gentil et excessivement protecteur, dont le domaine de prédilection n'était pas le combat au corps à corps mais les mathématiques, dans lesquels il excelle, Rogus, garçon de petite taille, immature au caractère explosif et extrêment colèrique, passé maître dans l'art dans s'attirer des ennuis. Ensemble il forme l'équipe AZUR.