Aujourd'hui, je commence à peine a savoir écrire. Ma mère me force un peu a m'exercer tout les jours et je dois avouer que je n'aime pas trop ça mais, pour me donner l'envie elle t'a offert à moi, mon journal intime. Quelques bouts de feuille reliés avec de la corde mais cela suffira a m'exprimer. Tu as vu ça? Je parle bien!

-1ère page:
J'ai encore fait ses rêves étranges, ceux ou je "flotte" au dessus de ma couche, celle de mes parents et ou je vois les voisins. Ce n'est pas comme tout le reste, ceux où je rêve que je suis à dos de licorne. Là c'est quelque-chose qui semble réel, mais cela ne se peut, où je les vois entrain de dormir, de discuter ou toutes autres choses que je ne comprend pas.
Je réalise que je commence a te barbouiller le visage sans que tu ne me connaisses. Que dire sur moi? Tu passes ton temps dans ma besace, dans le noir. J'ai des parents chercheurs, fille unique et aimée sans trop me vanter. Ma seule particularité c'est que j'ai une maladie que mon père appelle les "os de verre" ou l’orthogenèse imparfaite, quelque-chose du genre? Imparfaite aux yeux de la science mais parfaite à ceux de mes parents. Cependant j'ai toujours sût que j'étais différente des autres enfants. C'est presque sans faire attention que l'on me met de coté. "Pour mon bien" qu'ils disent... Tu ne les vois pas, dans la rue, au jardin d'enfant, partout? Et pourtant je continue a faire ce rêve où tous m'adulait et où j'étais la perfection que mes parents voyaient en moi. Un rêve de petite fille. Mais j'ai 7 ans et encore beaucoup de chose à découvrir.

-12ème page:
Hier, c'était le jour de mon 08 ème anniversaire! Et je dois t'avouer, journal, que mon monde à changé du tout au tout. C'est comme si j'arrivais maintenant à marcher la tête haute. J'ai envie d'hurler à tout le monde que je ne suis plus différente! Hier, mon père m'a fait venir dans son laboratoire et il m'a demandé de m'asseoir sur ses chaises froides où je me vois dedans. J'aime d'ailleurs me faire des grimaces mais je m'égare encore. Il m'a demandé de fermer les yeux et de penser à une Licorne. Il devrait pourtant savoir que je n'aime plus ça et que maintenant ma vie est vouée aux Dragons! Mais du moment où j'ai obéit, il en profita pour m'injecter quelque-chose. Oh non je te vois déjà venir. Quelque-chose d'horrible, qui va me rendre plus forte, supérieure aux autres? Et bien désolé de te décevoir mon roudoudou. Mais mon père me présenta cela sous l’appellation du "Sérum Batavique".  Mais je ne sais pas du tout ce que c'est. Je vais surement fouiner dans les classeurs de mon père. Je te tiens au courant!

Insert numéro 1, une page pliée avec une autre écriture reliée entre les pages 12 et 13:
La phase 02 du projet Batavia est un succès, 25% des rats qui ont reçu une injection après avoir subit une modification de leur génome ont survécu. Ce qui est 25% de plus que la formule précédente. Ambre me déconseille fortement de passer à la phase finale mais je sais que nous ne pourrons pas avoir de composé plus stable que celui qui a été testé à ce jour. Je déclare donc le passage en phase 03: Le teste sur humain.
Sujet N°01 et unique sujet: Lelies Glass, 08 ans, 122cm pour 19kg soit un Indice de Masse Corporel de 12,8. Présente un retard de croissance dût à une maladie génétique sujet de cette expérience; L’orthogenèse imparfaite.
Ce jour, 09h25: Le sujet 01 a subit la première injection du sérum batavique. Semble avoir eût de légères convulsions résiduelles avant de se revenir à un état normal sans souvenir de ces épisodes. Le teste semble être un succès et les injections seront espacées d'environs 10mL/semaine.

-48ème page:
Depuis que je reçois ces injections de façon hebdomadaire, j'ai l'impression de toujours autant ressentir le poids du regard des autres malgré ma guérison. C'est comme s'ils refusaient de voir ma grandeur. Ma grandeur? Mais pourquoi ais-je écrit cela? Non je ne suis pas grande. Ce Sérum m'a juste guérit, m'a rendue normale, pas supérieure. Ou peut-être que si?

Insert numéro 4, extrait d'une lettre qui n'est visiblement pas arrivé jusqu'à son destinataire:

Cher Oswald.
Voila un moment que je voulais te parler. Que je voulais m'excuser. Je sais que tu m'avais mit en garde à propos des expériences sur l'Homme et au combien il était important d'essayer maintes et maintes fois une formule avant de la déclarer apte. Déjà à l'académie, je n'en faisais qu'à ma tête et cette fois si encore, j'aurais dût t'écouter.
Je t'avais fait part de mes avancées sur le Sérum Batavique et la guérison de la maladie des os de verre? Je m'étais même empressé de fêter cela avec une bouteille de champagne et une invitation d'Ambre au restaurant le plus cher de la ville. Prématuré? Tu l'as dit.
Voilà maintenant 5 mois que j'ai finalisé ce projet sur des rats de laboratoire. Et figure toi que ce matin, j'eus la surprise d'en retrouver la moitié déchiquetés dans leur cage individuelle. Tu te rends comptes? Ces animaux ont dévoré eux même leurs pattes, leurs chaires et leurs os. Mais je ne sais pas ce qui me fait le plus peur. Ça? Ou le fait que l'autre moitié me suit du regard, sans bouger. Presque comme s'ils me jaugeaient. Des rats se demandent si je suis assez faible pour qu'ils m'abattent?! Oui je sais en ce moment je subis beaucoup de pression au travail. Tu vas penser que je suis fou ou quelque-chose du genre.
Cependant, si cela fait ce genre d'effet à des rongeurs de la taille d'une main, imagine sur ma fille de 8 ans a qui je l'injecte régulièrement? Elle ne semble pas avoir d'effet secondaire cela-dit. Je la surveille un maximum. J'espère ne pas avoir fait une grossière erreur sur ce coup là. Au-revoir, mon ami.

-76ème page, l’écriture se faisant un peu plus nerveuse, visiblement à la plume:[/b]
Je t'ai finalement retrouvé. En fait je ne sais même pas pourquoi j’éprouve ce besoin d’écrire de façon compulsive sur ces pages d'un blanc immaculé. En réalité j'ai de plus en plus de mal a refréner des comportements répétés, des tocs... Ma vie se remet sur des rails bien droit et moi je n'ai de cesse de pousser le wagon de gauche à droite pour le faire se dérailler. Le pire dans tout ça c'est que j'ai dû moi même rajouter des pages vierges car j'en ai vu le bout. J'y ai même incorporé les pages que j'ai chipé si et là. Une preuve de mon ascension? C'est un bien grand mot non? Voila 5 ans que ma vie est devenue relativement normale. Mais avais je vraiment envie d'une vie normale? D'une vie banale? M'a t'on réellement injecté le sérum pour suivre le droit chemin ou que je le détruise pour créer ma propre voie? Bien-sûr que mon père à fait cela pour me guérir, pas pour autre chose. Que suis je bête... Ce genre de réflexions, c'est totalement stupide.

-100ème page:
Aujourd'hui, c'est un jour rond pas vrai? Non rien a avoir avec la date. Je me réfère totalement au nombre de page qui te compose. Comme si cela voulait dire quelque-chose de plus important qu'un pauvre calendrier créé par quelqu'un d'autre que moi. Mes parents furent un peu surprit lorsque je suis descendue, aujourd'hui, une valise à chaque main. Mais je sentais que pour moi, ce chiffre rond devait m’amener quelque-part, me conduire vers un nouveau départ. J'avais donc décidé de partir du domicile parental pour en apprendre plus par moi même. Je voulais enrichir mon savoir, nourrir mon esprit de toute sorte d’écrits et de connaissances. Ils n'avaient pas vraiment de mouron a ce faire. Je vais dans la même ville, juste dans mon propre endroit? Mon propre sanctuaire!

-104ème page:
Voila 7 jours que je ne dors plus. J'attend depuis tellement longtemps cette dose. J'ai pourtant supplié mon père de bien vouloir réduire l'espace entre deux injections mais il a dit que cela comporterait trop de risque. Ce doux remède ne peut pas avoir d'effet négatif. Il n'est la que pour mon bonheur. Cependant, il doit bien savoir ce qu'il fait. C'est lui qui est a l'origine de ce délicieux breuvage. Breuvage? Pourtant je n'ai jamais eût l'intention de le boire. C'est exclusivement intraveineux pourtant. C'est une idée à creuser! Demain je m'enfile une grosse barrique de Sérum devant le nez crotté de mon père! On verra qui a le dernier mot sur qui! J'ai 18 ans après tout, je suis une adulte et je lui prouverais que, sortit de sa grande université, on peut trouver meilleur que lui. JE serais meilleure que lui.

-Suite, plus loin sur la même page:
Je crois que je vais devoir prendre des somnifères. Depuis mon emménagement cela fait 10 jours que je n'ai pas fermé l'oeil. J'hésite même pour ce qui est du fait de cligner des yeux. Je passe mes nuits devant une table avec un tas de livres ouverts. Je tourne frénétiquement les pages et il semblerait même que j'arrive a les lire tous en même temps. C'est un peu comme une drogue. Plus j'accumule de connaissance plus j'en veux. Je me suis même prise en flagrant délit de vol à la bibliothèque. Un peu comme un zombie, je prenais les livres et les déversais dans mon sac. Il faut dire que cet appétit à un coup financier! Plus personne ne s’intéresse aux ouvrages écrits et c'est très certainement dû à leurs prix exorbitants.
Mais ces quelques jours d'étude non-stop on permit d’éclaircir mes lacunes sur le monde réel. Et plus j'en apprenais sur la science, plus mon champs de vision était agrandit, plus j'en apprenais sur l'humain, plus mon souffle était coupé. Je sens que cette situation ne va jamais se finir. Que finalement je vais vivre en ermite recluse avec juste une faible lueur de bougie pour ne jamais cesser de lire.
Les bons soirs, j'arrive même à lire jusqu'à une trentaine de livre en même temps. Je ne sais pas trop comment cela est possible. Mais en te feuilletant je suis tombé sur un passage où je parlais de mes rêves lucides. Rien que d'y penser, j'en attrape d'affreuses migraines. Je crois que j'ais de plus en plus besoin de mon sérum. Et dire que mon père a accepté de faire passer mes doses à une fois tout les deux jours. Que va t'il me dire quand je vais lui demander une injection quotidienne? Et si je ne lui laissais pas le choix...

-106ème page:
Je me prend parfois a rêvasser la nuit. Non pas que j'ai besoin de sortir de chez moi, de mon arche de savoir. Mais j'ai réellement envie d'éviter un maximum la foule. Ces gens stupides, sans âme et sans saveur qui ne sont rien de plus que des êtres normaux. Pour être plus que cela, j'ai commencé a créer un approvisionnement parallèle à celui de mon géniteur. Je cherche à tout prix les ingrédients nécessaire à la concoction de mon liquide vital. J'en suis arrivé au stade où, tout les jours, je dois m'injecter l'équivalent d'une semaine de traitement pour me sentir bien, me sentir à mon aise. Et comme je ne peux demander plus à ce scientifique qui ne comprend rien à rien, alors je suis obligé de me débrouiller moi même! Il me jugerait... Mais est ce que j'en ai encore quelque chose à faire de ce qu'il pense de moi?

-112ème page:
Mes recherches me mène toujours plus loin en dehors de la ville, dans des coins reculés du monde où avant tout cela je n'aurais jamais mit les pieds, mais le manque me force a faire des choses de plus en plus risqués. Je m'en rend compte et pourtant j’éprouve un certain plaisir à le faire. Des lieux peu recommandables peuplés de gens peu recommandables. Il se trouve qu'au delà de nos petites vies si bien rangées, existent des personnes capables de vous procurer toute sorte de chose si vous êtes prêt à y mettre le prix. Vulgairement, on les appels des bandits.

Je me suis rendu dans un "Quartier général". Dans la réalité il y avait deux ou trois tabourets en triangle dans une ruelle. Ça ne pouvait pas mal tourner, face à leurs regards livides, presque bovin, je me sentais en confiance et forcement en état de supériorité. Pour quelques Liens je pouvais avoir des sbires qui allaient pouvoir faire le sale boulot à ma place. Ce qui me permettait de ne pas risquer ma peau. Au niveau de la négociation, ce n'était pas bien compliqué. Ils ne m'avaient pas l'air très intelligents ni très persévérants. Une bonne chose. Il subsistait cependant un petit doute en moi alors que je m’éloignai en leur laissant des instructions faciles. Cette expérience avec l'autre allait-elle vraiment être une réussite?

-123ème page:
Encore une fois, Dumway m'a rapporté que certain de ses sbires lui avaient faussé compagnie. Ils emportaient avec eux Dust et autre matière première que je leur avait pourtant commandé avec toute ma sympathie. L'humain est quelqu'un d'avide, pas obéissant si l'on n'y met pas la force et pire que tout, j'en observe parfois certains poser sur moi un regard insistant. Ça me donne envie de vomir. Comme si j'étais leur chose. Suis-je leur chose? C'est plutôt l'inverse car JE suis leur patronne. Ils devraient m'aduler, me mettre au même stade qu'une déesse. Si seulement comme toi et moi ils verraient l'importance de notre projet, la magnificence du verre. Malheureusement je ne peux pas leur donner ma dépendance. J'ai déjà beaucoup de mal a répondre à ma propre demande qui devient gargantuesque. J'ai montré mon mécontentement à Dunway en le giflant et avec le manque de sérum je me suis littéralement brisé les os de la main. Le pire dans tout cela c'est que de la douleur, je n'en ressentait plus. Même avec une main inutile, c'est à la force du poignet que j'avais saisit la première chose qui me venait, un énorme vase. Une de ces babioles anciennes dont plus personne n'a quelque-chose à foutre. Et je montrai à ce petit con ce qu'il en coûtait d'être incompétent avec moi, encore et encore et encore. Je ne sais pas trop quelle mouche m'a piqué mais maintenant je sais que si je croise de nouveau un de ces nuisibles il me faudrait plus que perdre l'usage de mon autre main pour me stopper de les corriger. Et ce n'est pas Dunway qui va me contredire, avec sa face ancré à jamais dans le sol.

-Suite, plus loin sur la même page:
J'ai remercié la marmaille aujourd'hui. Cependant je pense à un petit projet depuis un petit moment. A défaut d'avoir des bandits obéissants, loyaux et parfaits, je pouvais finalement en avoir à moi? Pourquoi ne pas prendre les plus utiles de ceux là et en créer des copies améliorées? Il faut que je me rende à l’évidence de toute façon, avec une main en moins et mon état qui se dégrade de jour en jour je n'allais pas faire de grands miracles la en dehors. Il me faut trouver le moyen de fabriquer des sous-fifres.
[...] Il y a tellement de solutions possibles et pourtant elles me sont toute inaccessibles. Pourquoi? Elles me demandent toute des ressources que je n'ai pas. Des ressources que je n'ai pas et je n'ai pas tellement le temps de crapahuter après d'autres vivres que celles dont j'ai besoin pour ma maladie. Il faut donc partir de rien pour créer de la matière. Malgré tout ce que j'ai eu le temps d'étudier je n'ai pas les capacités nécessaires à la création d'une telle prouesse. Pourtant je connais quelqu'un qui en aurait les moyens. Quelqu'un qui me doit tout.
[...] La chose avait été tellement facile. Faire passer le retour de la fille prodigue comme possible, me faire inviter pour le thé et me parfaire de mon plus beau sourire de façade. J'ai attendu calmement que le sujet mâle, enfin mon géniteur, s'éloigne. Probablement pour laisser place à une discutions mère/fille? La faire chuter, apposer ma main, mon avant bras pour étouffer ses cries et me saisir d'un couteau de cuisine. Ce n'était pas si compliqué. La suite coulait de source. Mon "père" accepta directement de me suivre pour que je ne fasse pas de mal à sa bien-aimée. Actuellement? Je les ai flanqué dans ma cave pour qu'ils soient plus au calme, histoire de bosser sur leur nouveau projet.


Insert numéro 9, une lettre écrite sur un papier usé, quelqu'un semble avoir imbibé celui ci avec de l'eau et des taches de sang si et là:
Ma fille,
Sache que je suis le principal fautif dans ce qui t'est arrivé, c'est moi. J'aurais dû écouter ta mère, qui m'avait mise en garde à l’époque, de ne pas essayer cette formule sur toi avant qu'elle ne soit parfaitement au point. J'aurais dû également prendre garde aux signaux négatifs, comme avec les rats. Mais non encore une fois je ne voulais que ton bonheur, te guérir, que tu deviennes normal. Je n'ai pas réussi à me contenter de ce que j'avais à l'époque, une famille unie. Je pensais encore l'avoir jusqu’à il y a peu. Jusqu’à ce que tu nous enfermes dans cette sombre cave avec juste un écran pour nous éclairer. La vérité m'est tombée dessus sans que je m'y attende, alors que je suis vieux et fatigué.
Tout a l'heure, tu es rentré dans une colère noire. Encore une fois je voulais te faire entendre raison, que l'arme que tu me demandais était dangereuse et que jamais je ne te donnerais le code d'activation. Je ne savais pas qu'une nouvelle fois je faisais erreur et, qu'à nouveau, mes actes allaient avoir des conséquences aussi dramatique.
Tu as osé trancher la gorge de ta propre mère, celle qui t'a mise au monde? Elle s'est vidé de son sang alors que j'entendais le son de ta cane marteler les marches de l'escalier. Tu ne t'ais même pas retourné une seule fois alors qu'elle rendait son dernier soupire. La fille que j'ai vu naître il y a de cela 26 ans est morte. J’espère que la nouvelle toi sera contente de son nouveau "joujou". Tu as même poussé le vice jusqu'à laisser la lame par terre. Tu aurais pu laisser un pistolet avec une balle que l'idée en n'aurait été pas moins évidente.
Le code d'activation est PROVIDENCE. Adieu Lelies.