Une tête de nœud, capricieuse, déterminée, pas le genre à se laisser faire. Encore moins une petite princesse qui se fait marcher sur les pieds en attendant son prince pour lui sauver les miches. Tu vois, Pumpkin, c’est une gamine qui en veut, qui en a, qui…

Hey ! J’suis pas une gamine, connasse !

Elle couple aussi un très mauvais caractère - légèrement immature - à un vocabulaire fourni en jurons. Le respect n’est pas tout à fait son fort, pas plus que les belles phrases ponctuées, pensées, soignées, quasi-théâtrales dignes des grandes lettres des derniers siècles. Elle s’en moque, parce qu’après tout, elle le sait mieux que quiconque : tout ça, ce ne sont que des apparences. Si elle voulait prendre soin de son parler, elle en serait tout à fait capable – du moins, elle en est persuadée -, tout comme elle sait se montrer coquette vestimentairement.
Si elle n’est pas des grands orateurs de ce monde, elle n’a pas besoin de parler pour arriver à ses fins. Plutôt maline et trompeuse, elle n’a aucun scrupule à user de stratagèmes pour réaliser le moindre de ses désirs. Elle est fourbe, mais surtout joueuse, ce qui la conduit souvent à échouer dans ses plans. En terme de bandit, on fait quand même mieux.

Quand je t’ai engagé comme narratrice, je pensais qu’on s’était mises d’accord sur le fait de mettre en avant mes qualités. Genre… je suis une femme forte, je sais ce que je veux, je suis sûre de moi, et j’hésite pas à casser des gueules quand il faut !

Ouais, enfin… à ceci prêt que t’attaques jamais de front. Casser des gueules, c’est simple quand on se contente de poignarder dans le dos. Le plus souvent, elle use plus de réflexion et ses connaissances que de force brute pour parvenir à ses fins – t’es contente ? T’as eu ton compliment. Par ailleurs, elle s'intéresse particulièrement à la Dust et à la technologie. Pour elle, cette dernière a une capacité évolutive infinie, et est donc bien plus intéressante en combat que les muscles et la force qu'ils confèrent, puisqu'elle trouve ses limites relativement rapidement.

Néanmoins, Pumpkin n’aime pas vraiment perdre. Quitte à user de mauvaise foi, elle préfère de loin trouver une excuse pour arrêter un conflit, fuir ou trahir que de poursuivre sur une voie si elle sait pertinemment qu’elle n’a aucune chance de vaincre.

N’importe quoi ! C’est juste que… j’aime pas me salir les mains.

C’est vrai, mais t’es surtout une lâche. Enfin, qu’importe, tu l’avoueras jamais, ni aux autres, ni à toi-même.

Outre son attirance pour la ruse et la sournoiserie, Pumpkin, lorsqu’elle apprécie quelqu’un, sait montrer un naturel jovial, libre, amusant et social. En réalité, c’est la peur de l’abandon qui la pousse à rejoindre des personnes ou des groupes. Plus que tout, la solitude l’effraie, à tel point qu’elle pourrait en devenir folle. C’est là tout son paradoxe : elle a besoin des autres pour survivre à elle-même, mais se voit obligée de les duper pour survivre au monde.

Roh, quand tu le dis comme ça, on dirait que je suis une faiblarde qui ne sait pas ce qu’elle veut. Bien sûr que j’ai besoin des autres, comme tout le monde. Personne ne peut vivre seul. Peut-être que j’y suis un peu plus sensible, éventueeeellement…

Oui, c’est certain.

Mais pas tant…

Oh, si.

Ta gueule ! En tout cas, je sais juste faire la part des choses. Pour pouvoir vivre dans un monde comme le notre, où, à chaque seconde, nos existences peuvent basculer du tout au tout, il faut savoir faire des sacrifices. Si certains préfèrent se sacrifier eux-mêmes pour les autres, c’est leur problème. C’est pas en se jetant dans la gueule du Grimm pour un oui ou pour un nom qu’on reste en vie.

Pumpkin n’a pas vraiment de notion de bien ou de mal. Plus que de détester les manichéens, elle est pragmatique, et fait passer son bien-être avant celui des autres. C’est de là que découlent son ton hautain, sa prétendue lassitude du monde, et ses airs de scélérate. Son attachement à des personnes peut être sincère, après avoir fait réellement connaissance avec, mais la bienveillance de Pumpkin envers un inconnu ne cache que la prévision d’un endettement. Si elle donne un coup de main rapide à quelqu’un, ça pourrait lui rapporter un service en échange, et elle pourrait se débrouiller pour que ce service vaille bien mieux que le sien.

De toute les manières, au premier abord, Pumpkin se montre agréable à vivre. La suite des événements, l’évolution de la relation, les besoins immédiats de la truande, c’est ça qui définit ses actions.

Ouais enfin, ça va, je suis pas un monstre non plus. Il y a des gens que j’aime bien, des gens que j’aime pas. Les neuneus qui viendront me faire la morale en me disant que voler un peu de Dust pour la revendre ou recharger Anchois, c’est mal, ils peuvent crever.

Tu es adorable, et tout le monde rêve sûrement de t’avoir comme amie.

Ton cynisme est hilarant.

Bref ! Poursuivons, on fait attendre le lecteur.

On aura qu’à couper au montage.

Il y a pas de montage, c’est de l’écriture.

Ouais bah on effacera !

Non, tu m’as demandé d’écrire ton histoire et c’est ce qu- hé ! arrête ça tout de s- NON NON N Stop, maintenant ! Rah… Je disais donc : poursuivons. Et si tu n’arrêtes pas de me couper, je démissionne.

Si tu te casses, t’auras pas ton salaire.

Je suis pas payée. Bim, je gagne !

Non… mais je suis d’humeur aimable, alors je vais te laisser terminer.